Lèpre : Elle menace toujours

Une personne touchée toutes les 3 minutes En 2008 la lèpre, que l'on croit à  tort éradiquée, frappera encore plusieurs…

Une personne touchée toutes les 3 minutes En 2008 la lèpre, que l’on croit à  tort éradiquée, frappera encore plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde. Près de 600 nouvelles infections sont enregistrées chaque jour, l’OMS ayant recensé 212 000 cas en 2009. Ce dimanche 30 janvier a marqué la 58e Journée mondiale des Lépreux – celle-ci a été organisée pour la 1ère fois en 1954 par le Français Raoul Follereau. Bien sûr, la lèpre ne ravage plus le monde comme au temps de Saint François d’Assise… En 2006, seulement 16 pays – sur 192 Etats-Membres de l’OMS – ont déclaré plus de 1 000 nouveaux cas. Et ces pays concentrent à  eux seuls, 93% de l’ensemble des infections enregistrées cette année-là . Aussi vieille que notre histoire -la première mention écrite de la lèpre remonte à  l’An 600 avant Jésus-Christ – cette maladie infectieuse n’est donc plus considérée aujourd’hui, comme un « problème de santé publique ». Sous les coups de boutoir de campagnes très actives, elle a reculé de sorte qu’en 15 ans, 98 pays l’ont éradiquée… A ce jour, 14 millions de malades ont été guéris mais la contagion frappe encore une personne toutes les 3 minutes. Pourtant, « il ne suffit pas de soigner et de guérir un lépreux et d’arrêter la contagion », précise-t-on à  la Fondation Raoul Follereau, qui cite le chiffre de 2 à  3 millions d’anciens malades qui présentent des infirmités liées à  la lèpre. Provoquée par le bacille mycobacterium leprae, la maladie est transmise par des gouttelettes – d’origine buccale ou nasale – à  l’occasion de contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté non traité. Dans l’organisme, le bacille se multiplie très lentement, la période d’incubation atteignant 5 ans. Quant aux symptômes, ils peuvent n’apparaà®tre qu’au bout de 20 ans ! Non traitée, la maladie peut entraà®ner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux. Depuis 1981, l’OMS recommande un traitement basé sur l’association de trois antibiotiques : la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. Cette approche thérapeutique assure une guérison totale… à  condition bien sûr d’être mise en œuvre précocement et suivie scrupuleusement pendant au moins 6 mois. Grâce à  cela, 14 millions de malades ont été guéris au cours des 20 dernières années. Mais 3 millions restent handicapés…