Le 29 novembre 2009, trois travailleurs espagnols, deux hommes et une femmes avaient été kidnappés en plein désert mauritanien. Ces humanitaires travaillant pour une organisation non gouvernementale, acheminaient des vivres vers le Burkina Faso, via la Mauritanie et le Mali. C’’est un exercice au cours duquel ils n’avaient jamais rencontré de problèmes de ce genre. Ils étaient donc loin de s’imaginer une telle situation. Pendant qu’ils roulaient à  toute vitesse au bord d’un véhicule 4×4, ils ont été interceptés par des hommes armés avec des turbans cachant leurs visages. Ces derniers les ont contraints à  quitter le véhicule avant de l’abandonner un peu plus loin. Commence alors un long périple jusque dans le vaste désert malien. l’acte sera plus tard revendiqué par l’organisation islamiste Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Une première libération solo Rappelons que les espagnols avaient été enlevés par les mêmes ravisseurs que ceux de Pierre Camatte et de son épouse burkinabé Philomène Kabore. Il y’a quelques mois, AQMI a libéré l’un des otages espagnols. Il s’agit notamment d’Alicia Gamez. Celle-ci rappelons-le, devait être libéré avec Philomène Kabore qui refusera de partir sans son mari. Cependant, ils seront tous les deux libérés par la suite grâce à  l’implication personnelle du président malien Amadou Toumani Touré. Les dessous de la libération des deux humanitaires Le premier ministre espagnol José Manuel Rodriguez Zapatero a annoncé tout à  l’heure, la libération des deux humanitaires espagnols par AQMI. l’information avait d’abord été donnée ce dimanche par le journal El Pais, mais les autorités se refusaient à  toute confirmation hâtive jusqu’à  ce jour lundi. Leur libération serait liée au rapatriement d’un malien condamné en Mauritanie à  12 ans de prison. Jugement rentrant dans le cadre de son implication dans l’enlèvement des trois espagnols en novembre dernier. Néanmoins, Al Arabya précise que maliens et mauritaniens refusent de confirmer que le renvoi d’Omar Sahraoui est lié à  la libération des ces deux hommes. La chaine ABC affirme pour sa part qu’une rançon de 5 à  10 millions d’euro aurait été donné aux ravisseurs. Par ailleurs, selon la RFI, dès leur libération, les otages auraient voyagé en voiture dans la nuit du dimanche au lundi, jusqu’à  la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. C’’est dans ce lieu précis qu’attendait un hélicoptère de l’Etat espagnol pour transporter les deux hommes jusqu’à  Ouagadougou. Compaoré, médiateur incontournable ? Le président burkinabé Blaise Compaoré est régulièrement consulté pour les dénouements de crises dans certains pays de la sous-région. Il est entre autre médiateur pour le Togo et la Côte d’Ivoire. Lors de la libération du premier otage espagnol, il a joué un rôle déterminant. Or, l’on sait que C’’est le Mali qui est le principal médiateur dans les cas d’enlèvement d’otages occidentaux au Maghreb islamique. Pour la simple raison que ceux-ci après leurs enlèvements, sont ramenés dans le vaste désert du nord Mali. Le français Pierre Camatte comme indiqué plus haut, a été libéré grâce au président malien. Il était détenu par les mêmes hommes que ceux des otages espagnols. Le Mali a juste ouvert un passage sur son territoire pour l’acheminement des otages. La question qui se pose maintenant C’’est, pourquoi est-ce que le gouvernement espagnol a délégué l’entière gestion du dossier au Burkina et pas au Mali?