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Les agents des impôts en grève de 72 heures (1/2)

Les travaux de la direction générale des impôts sont paralysés par cette grève de 72 heures décrétée par le syndicat…

Les travaux de la direction générale des impôts sont paralysés par cette grève de 72 heures décrétée par le syndicat national des travailleurs des impôts du Mali (Syntim) sur toute l’étendue du territoire à  compter du mardi 13 août au jeudi 15 août 2013. »Le mot d’ordre est suivi partout au Mali mais le service minimum est assuré » indique Sidi Diallo, secrétaire à  l’information et à  la communication du Syntim. Neufs points de revendications sont demandés par ce syndicat ; parmi lesquels, la relecture du décret 02-299 du 3 juin 2002 portant sur la répartition des primes, pénalités et confiscations. « Nous voulons un changement à  ce nouveau car le partage n’est pas fait de façon équitable » martèle Ali Ousmane Daou. « En réalité, il ne devrait plus parler de relecture mais d’adoption, puisque ce décret a déjà  été relu et approuvé à  la direction. Nous avons tous les deux les mêmes points de revendication mais notre syndicat prône le dialogue » explique Abdoulaye Minta, secrétaire général du syndicat (Syntim) créé le 20 juillet dernier en opposition aux principes jugés « discriminatoires » du syndicat dirigé par Daou. Il est important de savoir que chaque année, l’Etat demande aux impôts du Mali d’atteindre un quota et C’’est sur la base de l’atteinte de cet objectif que 0,60 % sont prélevés sur le montant total afin d’en avantager le personnel des impôts. A ce titre, une entreprise canadienne partenaire de l’Etat malien a évalué et aider au calcul du pourcentage des primes alloués en fonction de chaque service. « Ce ne sont pas les directeurs des impôts et leurs collaborateurs qui fixent ces pourcentage. Mais C’’est un travail au plus haut niveau de l’Etat » éclaire Mamadou Kouyaté, chef de la cellule communication de la DGI. Y-a-t-il un syndicat parallèle mis en place par le DG des impôts ? La légitimité du syndicat national des travailleurs des impôts du Mali (Syntim) dirigé par Ali Ousmane Daou est remise en question. « C’’est nous qui sommes reconnus par le Syntade et l’UNTM, C’’est nous le vrai Syntim. Nous ne sommes pas un syndicat parallèle comme aime à  l’indiquer M.Daou mais tout juste un syndicat à  part qui ne se reconnaà®t pas dans la gestion clanique de Ali Daou. J’ai été secrétaire administratif de ce syndicat mais je n’ai jamais joui de mes droits pour jouer ce rôle. Par exemple, je n’ai jamais été invité à  convoquer les réunions, J’étais informé au même titre que les autres. Je n’ai jamais rédigé de préavis de grève, tout était fait dans mon dos » déclare Abdoulaye Minta, secrétaire général du second syndicat. Quel syndicat a raison, quel syndicat n’a pas raison. A ce jour la direction générale des impôts du Mali est régit par deux syndicats. Quant à  Ali Ousmane Daou, il estime que la direction s’est immiscée dans la gestion d’un syndicat « je dirais même que le directeur général a aidé à  créer ce bureau parallèle. Je dénonce fermement cela car comme le stipule la convention 151 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) datant de 1978, il est interdit pour l’administration de s’immiscer dans la vie syndicale » insiste-t-il. « La direction n’a jamais créé de syndicat parallèle, ce n’est pas son rôle. Le syndicat a été créé par les agents qui se reconnaissaient dans un nouveau regroupement. Le directeur a tout simplement été informé de cela et C’’est normal qu’il y adhère. C’’était la même chose également quand Ali Daou a créé le sien » ajoute Mamadou Kouyaté, chef de la cellule communication de la direction générale des impôts. « Cette grève vient perturber le bon fonctionnement du service » Tout serait parti d’une question de mauvais calcul pour répartir des primes annuelles. Le syndicat d’Ali Daou a décelé une erreur dans les calculs concernant ces primes à  hauteur d’environ 400 millions de FCFA. « C’’était une erreur, reconnue par la direction et corrigée au ministère. Mais, le syndicat était mécontent du délai de traitement du dossier et a déposé un préavis de grève. Ce n’est pas normal qu’ils imposent leur délai, nous sommes dans une administration et les délais sont fixés par elle pas par un syndicat » explique M. Kouyaté, chef de la cellule communication de la DGI. « Nous avions signalé l’erreur de calcul de 418 millions de francs CFA, au départ la direction ne voulait pas l’admettre mais finalement elle était d’accord. Mais ils ont pris trop de temps avant de régler le problème. Et aujourd’hui C’’est la même situation car le ministre a indiqué que la relecture se fera pour le 31 août or nous estimons que cette date est caduque et cela nous amènera encore à  attendre peut-être deux années encore afin de recevoir satisfaction » développe M.Daou. Selon M.Kouyaté, « cette grève est une malveillance, elle vient perturber le bon fonctionnement du service à  un moment o๠les impôts devraient réaliser beaucoup de recette. Si les impôts sont en déficit, ce sera de leur faute puisque ce n’est pas le moment d’aller en grève ». « Nous sommes ouverts au dialogue pour trouver une solution à  cette crise. Nous aurions préféré de jamais en arriver à  la grève. Mais sur neuf points de revendications aucun n’a été satisfait après notre réunion avec le comité. Nous demandons un audit de l’argent prélevé sur nos primes et qui constitue les fonds d’équipements. Ces équipements que nous ne voyons d’ailleurs pas, C’’est pour cela que nous voulons un audit » décrit M.Daou, secrétaire général du Syntim. (à  suivre)