Les Bamakois broient toujours du noir malgré la levée de l’embargo

La population espérait que la levée des sanctions de la Cédéao serait suivie de la fin des délestages. Pourtant ils…

La population espérait que la levée des sanctions de la Cédéao serait suivie de la fin des délestages. Pourtant ils continuent. A Bamako les petits métiers se meurent et l’activité économique tourne au ralenti au rythme des coupures. Certains quartiers sont privés d’électricité toute la journée, dès 7h30. «Â Nous faisons en sorte que les gens aient l’électricité la nuit. Mais cela ne pourra pas continuer dans les prochains jours », dit-on à  EDM. La priorité va aux hôpitaux, aux centres de santé et à  certains bâtiments publics. Une combinaison de facteurs Avec l’embargo et le blocage des frontières, les sociétés Ben and Co, Total et SOMAPP qui se présentent comme les principaux fournisseurs d’EDM en hydrocarbure étaient dans l’incapacité d’assurer l’approvisionnement. Or une large part de l’activité d’EDM dépend des importations d’hydrocarbures. l’embargo de la Cédéa n’avait fait fait qu’accentuer les difficultés auxquelles EDM était confrontée ces derniers temps avec l’arrivée de la chaleur. « La production d’électricité était déjà  affectée par la mauvaise pluviométrie de l’année dernière », indique Diallo, agent technique d’EDM. Les centrales hydroélectriques de Manantali, Selingué et Sotuba peinent à  donner leur pleine capacité. Nous ne sommes qu’à  la mi-avril, et le pic de consommation s’étend jusqu’à  juin. L’Etat a d’autres priorités Le relais est pris aujourd’hui à  60% par les centrales thermiques de Darsalam, Balingué et Sirakorola. Selon un agent du service production d’EDM la société a besoin de 410 000 litres de diesel (soit 222 millions F CFA) par jour pour faire tourner ces centrales thermiques. Et le responsable de la communication de signaler qu’au Mali l’électricité est produit à  130 F le Kwh et est vendu à  90 F CFA aux abonnés. Au-delà  de la pluviométrie les problèmes que rencontre EDM sont liés à  la situation politique. L’Etat a en ce moment d’autres priorités, notamment la crise au Nord, explique le responsable. Nos ventilateurs et autres machines à  coudre ne pourraient donc se remettre à  tourner que lorsque la crise politique sera résolue.