Les énergies renouvelables, des solutions pour sortir du charbon

Un réchaud alimenté par du biocarburant obtenu à  partir de rejets agricoles… Il y a quelques années, ce genre de…

Un réchaud alimenté par du biocarburant obtenu à  partir de rejets agricoles… Il y a quelques années, ce genre de scène était plutôt anecdotique. Aujourd’hui, à  Sido, dans la région de Sikasso, de nombreuses familles vivent de revenus des femmes qui sèchent leur production de tomates ou de mangues, grâce à  des fours alimentés par les déchets. Un gain considérable si on regarde la facture de bois qui servait à  cette même production. « Je ne paie plus de bois, C’’est donc totalement bénéfique pour moi », explique Fatoumata qui vend des oignons et de la mangue séchée. Combustibles domestiques alternatifs, électrification rurale, biocarburants mais aussi énergie solaire sont autant d’alternatives à  la consommation de bois et de charbon. Lors de la Quinzaine de l’environnement 2015 à  Sikasso en juin dernier, les exposants ont déployé leurs savoir-faire en matière de solutions alternatives à  l’utilisation du bois et du charbon de bois. Il faut noter que 78% de la consommation énergétique des ménages maliens provient des ressources ligneuses. Or, celles-ci s’amenuisent au fil des années et malgré les politiques pour rendre les autres sources accessibles, le gap peine à  être comblé. « Moi, je veux bien ne faire la cuisine qu’au gaz, mais encore faut-il que le gaz soit abordable », explique Aà¯cha Maà¯ga, commerciale. Depuis l’arrêt des subventions sur le gaz, les consommateurs maliens paient leur bouteille de 6kg 40% plus cher. Une situation qui a poussé bien des ménagères à  retourner vers le charbon. Une ressource qui a d’ailleurs pris elle aussi l’ascenseur, le prix du sac de 100 kg pouvant grimper jusqu’à  15 000 francs CFA quand la ressource se raréfie. Les entrepreneurs se lancent donc de plus en plus à  la conquête de ce qui est sans conteste un marché en expansion. Briquettes combustibles à  base de résidus de récoltes et des cultures énergétiques, réchaud ou four solaire nouvelle génération, production de chaleur à  bases d’ordures ménagères, les offres se multiplient. Ils sont de plus en plus nombreux à  également investir dans des installations solaires pour alimenter leurs domiciles, « un investissement lourd mais rentable », explique Z. Sokhona qui s’est lancée dans le tout solaire. Alors, fini le règne du charbon ? Pas sûr, si l’on en croit la Banque africaine de développement (BAD) qui estime qu’il ne faut pas l’exclure. « Nous cherchons bien entendu des alternatives avec les à‰tats, mais lorsque nous n’en trouvons pas et que le charbon est la meilleure solution, nous choisissons avec eux la meilleure technologie possible », souligne Kurt Lonsway, responsable du département environnement et changement climatique à  la BAD. De Paris, o๠l’Afrique a lancé une initiative de 10 milliards de dollars pour la promotion des énergies renouvelables, il est à  parier que les investissements vont prendre un nouvel élan, pour tourner, définitivement, la page du charbon.