Les épouses de bérets rouges marchent pour leurs maris

Têtes couvertes de rouge comme leur maris, ces dames ont marché du camp Para jusqu'à  la place de l'indépendance en…

Têtes couvertes de rouge comme leur maris, ces dames ont marché du camp Para jusqu’à  la place de l’indépendance en scandant des slogans de ras le bol général : «Trop C’’est trop ! », « Libérez nos maris injustement détenus! », «Â A bas les arrestations arbitraires ! ». Accompagnées de leurs fils et filles, toutes portaient des foulards rouges, signe de leur détresse contre l’arrestation de leurs maris. Ces femmes demandent la libération des Bérets Rouges arbitrairement arrêtés par la junte et torturés à  Kati pendant 50 jours avant d’être transférés à  la gendarmerie nationale sous la pression des associations des droits de l’homme, des avocats et des familles. Droit de visite restreint Pour rappel, après le contre coup d’état manqué du 30 avril 2012, et les affrontements qui ont opposé les bérets verts du capitaine Sanogo aux bérets rouges du 33è régiment para, l’ex junte a fait procéder à  l’arrestation de plusieurs d’entre eux. Le plus célèbre, le colonel Abidine Guindo, qui a lancé l’offensivevient d’être appréhendé et est lui aussi détenu à  Kati. Ces femmes et leurs familles se plaignent par ailleurs des conditions de détention, et l’impossibilité pour elles de rencontrer les leurs (les visites se font uniquement 2 fois par semaine, une décision de la junte). Elles dénoncent également la mauvaise foi et la lenteur de l’appareil judiciaire au niveau du tribunal de 3eme instance du District de Bamako, rappelant que leurs proches sont en prison depuis trois long mois…subissant la justice des vainqueurs. Elles ont essayé de discuter sans succès avec le médiateur de la République, Diango Sissoko, le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Malick Coulibaly. Sans résultat. Mesures d’affectation Sur la question d’affectation des éléments du Régiment au sein d’autres corps de l’armée, la position des épouses est identique à  celle de leurs maris. «Il est hors de question que nos maris soient répartis entre d’autres corps après plusieurs années de service dans ce corps d’élite. Les éléments du Régiment ne bougeront pas d’ici. Nous préférons être radiés de l’armée que d’être répartis dans les autres corps. La répartition dans les autres corps n’est ni plus ni moins qu’un plan d’élimination programmée des éléments » ont affirmé les différentes intervenantes. Dans la foule, une marcheuse s’exprimait ainsi : « Trop, C’’est trop, nous avons attendu démarché et prié pour que cessent les arrestations arbitraires et les exactions contre nos maris. En vain. Nous ne permettrons plus qu’on vienne les arrêter arbitrairement comme des bandits ». Une autre épouse de bérets rouges en larmes témoigne avoir perdu son enfant de quatre ans : « ma fille de quatre ans est morte faute de soins, car je n’avais rien pour acheter des médicaments, et malgré l’aide des voisins, l’enfant n’a pas survécu. Elle est morte en réclamant son père, alors qu’on ne sait même pas ou il se trouve ». Pour ces femmes, la marche de ce 16 juillet n’est qu’un début : «Nous nous battrons jusqu’à  ce que la vérité éclate !», a lancé une épousé vêtue de la tenue son mari