Les Maliens de retour à Alger

La paix au Mali est de nouveau en question dans la capitale algérienne. Il ne s'agit pas « d'une réouverture…

La paix au Mali est de nouveau en question dans la capitale algérienne. Il ne s’agit pas « d’une réouverture des négociations », a tenu à  préciser la médiation à  travers la voix du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali le chef de la MINUSMA, Hamdi Mongi. Ce sont plutôt des « consultations » destinées à  mettre en place les conditions « d’application de l’accord dans les plus brefs délais ». Pour rappel, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été officiellement signé le 15 mai dernier, en l’absence du MNLA, du HCUA et du MAA, les trois principaux membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces derniers sont présents pour cette nouvelle étape. Bien que les échanges n’aient pas encore véritablement commencé, il semble que la CMA tentera le forcing pour la prise en compte de ses recommandations qui ne figurent pas dans le texte de l’accord. Et d’affirmer, que contrairement à  la mission onusienne: « Nous, à  la CMA, nous le comprenons comme ouverture des discussions. Et ce n’est pas une consultation ». Les recommandations de la CMA avaient été remises aux représentants de la MINUSMA à  Kidal le 17 avril 2015. Elles contiennent, entre autres, des revendications relatives à  « la définition d’un statut politique et juridique particulier de l’Azawad », alors que le gouvernement malien ainsi que la médiation internationale ne reconnaissent que « la réalité humaine de l’Azawad ». Il apparait donc toujours difficile de concilier les parties, même si la médiation se veut optimiste et espère arracher l’adhésion de ces groupes armés à  l’accord de paix. Du côté de Bamako, pas de changement : on exclut toujours toute idée de renégociation de l’accord. Le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta avait laissé aussi une porte ouverte à  la CMA pour signer l’accord tout en la mettant en garde de ne pas « prendre en otage le pays et sa population”. Or, depuis le 15 mai, la situation sécuritaire continue de se dégrader sur le terrain, avec des combats meurtriers dans plusieurs localités du nord. Le choix des mots est donc très important dans un tel contexte et celui de « discussions » permet de contenter les deux parties. Un groupe d’experts a par ailleurs été désigné pour engager « immédiatement les préparatifs pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’Accord et la tenue dans les délais les plus rapprochés de la première réunion de cette instance ». Le Comité devra proposer un échéancier pour la mise en œuvre de l’Accord que tous espèrent voir la CMA signer au plus tard le 15 juin prochain.