Les médecines traditionnelle et moderne font bon ménage au Mali

Nous sommes au C'œur de la ville de Bamako, capitale malienne. Dans cet endroit appelé herboristerie traditionnelle du marché de…

Nous sommes au C’œur de la ville de Bamako, capitale malienne. Dans cet endroit appelé herboristerie traditionnelle du marché de Médine, ils sont des dizaines d’herboristes et de médecins traditionnels à  Âœuvrer. Une cour avec deux entrées fait office d’ « officine » pour la pharmacopée traditionnelle. Des hommes et des femmes partagent les hangars battus en briques rouges. Des feuilles, des bois et des poudres ensachés sont disposés dans des compartiments ouverts, collés au mur. De nombreuses personnes regardent, demandent et passent dans les allées. Sétou Traoré, tradi thérapeute au marché Médine de Bamako reçoit ce matin une cliente venue avec son fils d’environ un an. « Donnez-lui l’infusion d’une cuillerée à  café dans de l’eau tiède matin et soir » lui prescrit-elle. « J’ai amené mon fils qui a de la diarrhée, les médicaments traditionnels sont aussi efficaces que les modernes. Mais aujourd’hui, je n’ai pas les moyens d’aller dans une pharmacie. Cependant J’utilise les deux médecines souvent simultanément et J’avoue que C’’est efficace » explique Oumou Touré, le sourire aux lèvres. Le département médecine traditionnelle effectue des recherches En 2011, la neuvième édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle s’est basée sur le thème « conservation des plantes médicinales, héritage africain ». La médecine traditionnelle et la médecine moderne cohabitent bien au Mali. Les médecins des deux entités se donnent la main pour une meilleure prise en charge des patients. Le département médecine traditionnelle de l’INRSP (Institut National de Recherche en Santé Publique) travaille à  la valorisation et à  l’amélioration des médicaments traditionnels. Dans les années 2000, sept médicaments traditionnels améliorés (MTA) ont été mis en vente dans les pharmacies. Ceci dans un souci d’accessibilité, notamment en matière de coût. Ces médicaments coûtent entre 220 et 1120 francs CFA. Ces sept produits sont : le sirop « Balembo » contre la toux ; le « gastrosédal » contre la gastrite et l’ulcère gastroduodénal ; le « malarial » contre le paludisme et le symptôme grippal ; l’ « hépatisane » contre les troubles dyspeptiques comme la constipation ; le « dysenterial » contre la dysenterie amibienne et la diarrhée ; le « laxacassia » contre la constipation et enfin le « psorospermine » contre les infections cutanées. Ceci démontre l’un des aspects importants de la cohabitation entre les deux médecines. « Il faut encourager la collaboration entre les deux systèmes de médecine. Parce qu’il y a une complémentarité entre eux. Cependant, chaque système doit reconnaà®tre ses limites. Le tradi praticien qui doit travailler avec un agent de santé conventionnel doit savoir jusqu’o๠il peut intervenir et référer le malade à  temps vers l’autre structure pour effectuer des analyses ou autres soins complémentaires » insiste Idrissa Diallo, chef du département médecine traditionnel à  l’INRSP (Institut National de Recherche en Santé Publique). Les tradi thérapeutes demandent de l’aide Dramane Camara est l’un des vendeurs de médicaments traditionnels les plus connus sur la place. Son expérience en matière de jonction entre les médicaments traditionnels et modernes remonte à  une dizaine d’années déjà . « Il y a une bonne collaboration entre nous. Nous organisons des conférences dans le but de renforcer cette collaboration. Nous recevons des formations également de la part des médecins pour apprendre aux vendeurs de médicaments que nous sommes, les symptômes des maladies car nous ne sommes pas tous médecins » souligne-t-il. Quelques difficultés surviennent pour ce qui concerne les ventes en elles-mêmes. l’Etat n’aide pas directement les La conservation des plantes préoccupe les vendeurs. « La médecine moderne est déjà  aidée. Certaines de nos plantes disparaissent. Nous voulons que les autorités dédient pour nous des champs o๠nous pouvons cultiver ces plantes médicinales qui sont maintenant difficiles à  trouver dans la brousse à  cause de leur disparition. A part cela tout va très bien » explique Korotoumou Kané, tradi thérapeute. La création de la fédération malienne des associations des thérapeutes traditionnels en collaboration avec des laboratoires a facilité la jonction entre médecine traditionnelle et médecine moderne. Il reste aux utilisateurs de faire bon usage de l’association des deux systèmes combinés.