Les « Merveilles du jour », l’autre solution à la pauvreté

Ils marchent toute la journée dans les rues de Bamako du matin au soir. Ils, ce sont les jeunes qui…

Ils marchent toute la journée dans les rues de Bamako du matin au soir. Ils, ce sont les jeunes qui font la vente promotionnelle de produits appelés «Â merveilles du jour ». Certains tireront la conclusion que le rendement de leur activité est fortement en deçà  de l’énorme travail abattu toute la journée. Erreur. Car, l’activité se réorganise davantage. Elle se formalise et constitue véritablement une source de revenus, et moyen de lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. l’activité a fait son entrée dans notre pays il y a quelques années. Elle part de la création d’une structure dénommée «Â Organisation internationale de lutte contre le chômage et la pauvreté » (OILCP) dont le siège est en commune VI du district de Bamako. l’objectif visé par cette organisation, expliquent ses responsables, est de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes dans toutes les catégories sociales. Cette initiative va conduire à  la mise en place dans les six communes du district, de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, OMDBC. Il s’agit ainsi pour l’organisation de négocier les produits (toutes espèces confondues) auprès des fournisseurs à  l’étranger. A leur arrivée, les marchandises seront vite évacuées auprès des différentes antennes de OMDBC. Réduire la pauvreté et le chômage En commune III du district de Bamako, ledit office emploie une vingtaine de jeunes, de nationalité diverse, mais majoritairement maliens. « Notre mission consiste en la formation des jeunes, non seulement en techniques de marketing et d’écoulement des produits, mais également à  la distribution des marchandises. », nous explique le responsable de l’office en commune III, M. Alfred Gnamssou, Togolais résidant au Mali depuis six ans. Il est le fruit d’une intégration réussie car il est l’époux d’une malienne. Pour celui-ci, avant d’être nommé par l’OILCP responsable du service dans cette commune, il a fait plusieurs années d’abord sur le terrain. « La vente ambulante constitue le passage obligé pour les recrues. Nous ne faisons pas de discrimination entre les niveaux d’instruction. Chaque jeune garde sa chance de travailler ici, si besoin y a, pourvu qu’il soit motivé à  travailler pour lui-même et pour l’entreprise. l’employé bénéficie des 15% de la vente réalisée pendant la journée » précise M. Gnamssou. Qui se réjouit que l’activité soit un véritable profit pour lui depuis plusieurs années. 5.000 à  10.000 francs de recette journalière Lamine Doumbia, évoluant dans la même activité, mais dans le secteur de la commune VI, n’en dira pas moins. Originaire de Koulikoro, il était venu à  Bamako pour ses études qui ont été écourtées. Il mène cette activité depuis quelques temps. Pour lui, le bénéfice des 15 % sur chaque produit vendu par jour, lui permet de subvenir quotidiennement à  ses besoins. « Il y’a des jours o๠la chance nous sourit. Et du matin au soir, la remise de 15% de bénéfice sur le produit vendu me permet de réaliser souvent une recette journalière de 5.000 à  10.000 francs CFA. C’’est vrai que cela ne se fait pas tous les jours, car le commerce dépend de la chance », déclare notre interlocuteur. Avant de nous conduire chez un ami répondant au nom de Drissa. Lequel menait la même activité avant de se décider à  évoluer pour son propre compte. « Il y a quelques années, je vendais les mêmes produits du genre. Et l’activité m’a été d’un grand apport. Car les économies réalisées m’ont fortement aidé dans l’ouverture de ma propre boutique », explique cet homme. Comme pour dire qu’il s’agit d’un exemple palpable de réussite de la vente à  la sauvette. A la question de savoir si la vente de ces produits (souvent à  moindre coût) constitue une concurrence déloyale, le responsable de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, M. Alfred Gnamssou, est formel : « Il n’y a pas ici de concurrence déloyale », dit-il. Avant de préciser que la différence de prix sur les produits s’explique tout simplement par le fait dans la boutique, le commerçant est soumis à  de contraintes financières (paiement de taxes et locations des lieux, etc.) Il ne peut pas, ptécise-t-il, céder sa marchandise au même prix. Aussi, notre interlocuteur ajoute que les facilités d’acquisition des produits diffèrent selon les fournisseurs. Interrogé sur la question, Moussa Doucouré, commerçant au grand marché de Bamako, estime que l’activité est à  saluer au contraire. Au regard, dit-il, de son apport immense dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. « Cette forme de vente n’affecte en rien la rentabilité des commerçants installés. Quid au client, ajoute-t-il, d’acheter le produit qui lui parait accessible ».