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Les Mille et une vies du Festival sur le Niger

Arrivés à  Ségou, après 2h30 de route sinueuse et chaotique, la vue des Balanzans donne le tournis. Y'en t-il vraiment…

Arrivés à  Ségou, après 2h30 de route sinueuse et chaotique, la vue des Balanzans donne le tournis. Y’en t-il vraiment 4444 ? Légende peut-être, mais vous avez bel et bien pénétré dans la cité historique du roi Da Monzon. Le festival de Ségou, initié par Mamou Daffé est devenu au fil des ans une vritable institution pour la ville de Ségou. Pour sa 8è édition, les organisateurs ont fait les choses en grand et reconstitué pour l’ouverture officielle, l’entrée triomphale du roi de Ségou, sur les notes du Super Biton de Ségou. Sur le fleuve, les spectateurs pouvaient apercevoir les petites lumières scintiller de nuit sur le Djoliba… «Â Nous entrons dans un nouveau cycle de 7 ans, il s’agit maintenant de voir ce qu’on va faire pendant les sept prochaines années », déclarait Mamou Daffé à  la presse. 7 ans de festival, d’expériences vécues, de consolidation d’une équipe, de bénévoles, d’artistes et d’amis du festival, tous voués à  une seule cause. Faire de Ségou, une plateforme d’art, de créativité et de rencontres entre visiteurs, festivaliers et entrepreneurs culturels. Pari réussi ? Pour Mamadou Fanta Simaga, le parrain historique du festival, le festival sur le Niger entame sa phase de sagesse et de maturité. «Â Pour nous les journalistes, il ne faut pas que ce sentiment de « déjà  vu » nous envahissent, car nous aimons ce festival et nous voulons encore être surpris par lui », commentait ce correspondant d’un quotidien national et habitué du festival. A Korè, l’art explose Devant le centre culturel Korè, les Korè duga s’expriment et revisitent le patrimoine folklorique, les danses de troupes locales ou «Â Niaka » du festival. La foire elle a été inaugurée pour les artisans de Ségou et d’ailleurs et à  Korè, un nouvel épicentre du festival s’est crée depuis l’inauguration du centre culturel l‘an dernier . Expositions, scènes mythiques, l’on retiendra la prestation de Kar Kar et de Nainy Diabaté, qui ont fait swinguer le public, le One man show de Guimba National, o๠l’on a ri à  gorge déployée, la prestation inoubliable de l’Haà¯tienne Kettly Noel sur les voix de Pamela Badjogo et de Boroda le griot o๠la découverte de la danse contemporaine par le public ségovien habitué à  autre chose. Création et Développement l’aspect intellectuel n’a pas été occulté. Voire consacré. Mahamadé Sawadogo, un professeur d’Université Burkinabè a pu faire la corrélation entre « Création et Changement Social ». Même si la création n’est pas toujours moteur de changement social, dans toutes ses formes, théâtres, chans, danses, musique ou artisanat, elle est nécessaire et s’adapte surtout au contexte politique. l’Afrique vit de soubresauts politiques, qui ne sauraient être occultés par les artistes, comme a voulu le souffler le sénégalais Alpha Amadou Sy, qui a développé le thème « Création et Citoyenneté ». Sur le mythique bateau Kankou Moussa, amarré au Quai des Arts, à  défaut d’admirer les méandres du fleuve Niger, on a écouté le professeur Ismael Maiga discourir sur le thème : «Â Création et Développement ». [b A Ségou, la nuit est toujours plus intense que le jour. Après les inaugurations, place aux dédicaces de livres, notamment cet ouvrage «Â Maaya Entrepreunariat » de la hollandaise Godelieve Spaas, qui explique le concept d’humanisme et d’entreprenariat, sur lequel se base toute la dynamique du festival sur le Niger. Dans cet ouvrage, de nombreuses citations de Mamou Daffé, d’éminents acteurs culturels, nous aident à  comprendre, l’entreprise humaine et sociale de ce festival devenu une référence mondiale. Référence mondiale oui. Mais cela n’empêche en rien une programmation musicale de qualité. Cette année, l’affiche promettait. Abdoulaye Diabaté incontournable sur la scène du Quai des Arts, le sénégalais Pape Diouf énergique, l’américaine Heather Maxwell qui chante en bambara, Rokia Traoré sensuelle avec ses élégantes choristes sur le projet «Â Roots » et Lokua Kanza du Congo nous ont fait oublier le coup de trafalgar de l‘Ivoirien Meiway qui a désisté. Mais rendons un hommage mérité à  la diva Haira Arby, de Tombouctou qui a lancé un message de paix. Et le must samedi soir avec Salif Keita qui nous promet que la vie sera belle et que nos différences sont des richesses… , des paroles qui donnent de l’espoir à  tous les Bamakois qui ont envahi Ségou samedi soir… Ensuite, la foule s’est dispersée dans les Afters du festival o๠DJ Cyril a fait danser les noctambules à  la Fondation, d’autres ont pris d’assaut le night-club Mobaso pour une ambiance rétro et le Cinquantenaire a accueilli la jeunesse ségovienne. 6 jours, de folie, de fête, de réflexion, de découvertes plurielles, sensorielles, artistiques. C’’est tout cela le Festival sur le Niger. Dimanche soir, Pibo Marquez du Vénézuela, Bill Aka Kora du Burkina Faso et le masetro Cheikh Tidiane Seck, nous ont ému avec un final en apothéose sur les berges du Djoliba. l’année prochaine, le Festival renaà®tra à  lui-même pour nous faire vivre 1001 viesÂ