Les pro-Kadhafi manifestent de nouveau à Bamako

Réunis ce samedi 30 juillet au stade municipal de Korofina-Nord à  l'initiative de l'Union des jeunes musulmans du Mali de…

Réunis ce samedi 30 juillet au stade municipal de Korofina-Nord à  l’initiative de l’Union des jeunes musulmans du Mali de la commune I (UJMA), les militants et sympathisants de l’organisation musulmane, et autres soutiens au colonel Kadhafi, ont décidé de mettre le feu à  l’un des symboles forts de la République française. Sur le boulevard de Djélibougou (aussi appelé route de Koulikoro), les manifestants issus de couches socioprofessionnelles diverses ont bloqué la circulation pendant plusieurs instants, avant de brûler le drapeau de la France. Celle-ci est considérée, à  leurs yeux, comme l’instigatrice principale de l’invasion de la Libye par les forces de la coalition. Pour les manifestants, l’adoption en mars dernier de la résolution 1973, ordonnant des frappes de l’OTAN « contre les installations militaires » de Kadhafi, est le témoignage de « l’arrogance manifeste des Occidentaux contre le continent africain ». « Une autre forme de colonisation » Au cours de ce meeting, les manifestants ont crié des slogans hostiles aux Occidentaux, notamment à  l’endroit des présidents Barack Obama, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre David Cameron. Dans une déclaration rendue publique, le président de l’UJMA a estimé injustifiée la guerre en Libye. Selon Mohamed Cissé, le mobile avancé par la France, la Grande Bretagne et les Etats unis, ne tient pas la route. Pour lui, on explique la guerre en Libye par la longévité de Mouammar Kadhafi au pouvoir. Or, argue le leader des jeunes musulmans, l’Arabie Saoudite ou encore les Emirats arabes unis, n’ont jamais connu d’alternance depuis la création de leurs Etats respectifs. Pourquoi alors C’’est Kadhafi qu’on doit chasser obligatoirement du pouvoir ? s’interroge Mohamed Cissé. Qui regrette la politique de deux poids deux mesures de l’ONU normalisée, selon lui, depuis des décennies. Pour le président de l’UJMA, l’objectif des Occidents est sans équivoque dans cette aventure. « l’action de l’OTAN, dénonce-t-il, n’était nullement destinée à  protéger les populations civiles libyens, mais, dira-t-il, à  s’emparer des immenses richesses pétrolières de ce pays, et à  se partager ses dépouilles, comme en Irak et en Afghanistan ». Selon M. Cissé, il n’y a pas de doute que nous assistions au danger d’une agression coloniale perfide et criminelle contre un peuple souverain, et le prélude à  d’autres agressions contre d’autres peuples d’Afrique ». Après la Libye, à  qui le tour ? s’interroge-t-il. Avant d’ajouter que la guerre en Libye, transgresse les principes sacrés de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. « On doit laisser l’Afrique aux Africains. Et C’’est aux Africains de résoudre leurs problèmes, et non par des nations ennemies dont le seul intérêt est de piller les richesses de notre continent » a déclaré le président de l’UJMA. Qui appelle à  la vigilance face ce qu’il qualifie d’ « une autre forme de colonisation ». Appel au Djihad l’Union des jeunes musulmans du Mali de la commune I, qui a réaffirmée son soutien au peuple libyen et à  Kadhafi, exige l’arrêt immédiat des bombardements, et privilégie une solution pacifique dans la résolution de la crise. Pour les manifestants, la guerre est loin d’être terminée, et les soutiens se multiplieront dans les jours à  venir. C’’est ainsi que le représentant de la Coalition malienne de soutien à  Kadhafi au Mali, représenté au meeting par Issa Diarra, a annoncé des actions fortes. Ces actions, annonce-t-il pendant ce mois de ramadan, viseront les ressortissants des principaux pays acteurs de la guerre contre la Libye. « Préparez-vous à  la Djihad, et rien ne nous arrêtera. Kadhafi est un Africain comme, il est un musulman comme nous. Nous devons le soutenir dans cette épreuve difficile. Il n’est question pour nous de prendre des armes contre qui que ce soit. Mais nous exigeront de nos gouvernants le rappel des représentants diplomatiques de ces pays qui actuellement sur notre territoire » ont déclaré Mohamed Cissé, et Issa Diarra. Pour eux, « une longue croisade » s’annonce.