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Les Sénégalais votent ce dimanche pour choisir leur futur président

De l'autre, son ancien Premier ministre Macky Sall, largement soutenu par les partis d'opposition et par de nombreuses organisations de…

De l’autre, son ancien Premier ministre Macky Sall, largement soutenu par les partis d’opposition et par de nombreuses organisations de la société civile. Au premier tour, Abdoulaye Wade était arrivé en tête avec 34,81% contre 26,58% pour Macky Sall. Deux hommes différents mais une ressemblance : un esprit de conquête hors du commun. Portraits croisés et stratégies des deux candidats. Pour les partisans du président, ce deuxième tour oppose l’original, entendez Abdoulaye Wade, à  la copie, comprenez Macky Sall. Pour les supporters de l’ancien Premier ministre, cette dernière manche, C’’est avant tout la revanche d’un banni, d’un homme tombé en disgrâce pour avoir commis un crime de lèse-majesté en convoquant Karim, le fils d’Abdoulaye Wade devant les députés. C’’est à  partir de ce mois de novembre 2008, o๠il perd son poste de président de l’Assemblée nationale que Macky Sall entre dans l’opposition. Lui qui a grandi dans le sillage de son père politique, va s’en écarter brutalement. Et l’on constate que tout sépare ces deux hommes. l’âge d’abord, Abdoulaye Wade a quasiment un demi siècle de plus que Macky Sall. Sept campagnes présidentielles derrière lui et douze ans à  la tête du pays. Le physique également. Le premier est longiligne, le second est tout en rondeur doté d’un physique débonnaire. Le style : Abdoulaye Wade bouillonne, impose sa parole, tandis que Macky Sall écoute et apprécie le calme. Mais ils possèdent un commun une même volonté de fer. Wade l’a prouvé en imposant sa candidature pour un troisième mandat contre vents et marée. Macky Sall l’a montré en sillonnant en solitaire durant près de trois ans le pays profond à  la conquête des électeurs. Deux hommes différents mais une ressemblance ; un esprit de conquête hors du commun Les stratégies des deux candidats l’instant de vérité est enfin arrivé pour le président sortant Abdoulaye Wade et son challenger, l’ancien Premier ministre Macky Sall. Après avoir obtenu le ralliement des douze candidats malheureux du premier tour, Macky Sall, a mis à  profit ses meetings pour tenir un discours d’unité, et apparaà®tre aux côtés de ses nouveaux alliés dans leurs fiefs : Ousmane Tanor Dieng à  Mbour et Louga, Moustapha Niasse à  Kaolack ou encore Idrissa Seck à  Thiès. l’équation du deuxième tour pour l’ancien Premier ministre est assez simple : si les reports de voix se font correctement, compte-tenu du score de ses alliés, il peut bénéficier d’un potentiel de 65% des suffrages. Pour tenter d’inverser la tendance, le président sortant, Abbdoulaye Wade, s’est pour sa part lancé avec ses alliés dans une campagne de proximité. Il a tenté au cours de ces deux semaines de mobiliser ceux qui pouvaient contrecarrer de tels reports de voix vers Macky Sall : les chefs religieux, les responsables locaux des partis, les « porteurs de voix » de manière générale. l’opposition accuse Abdoulaye Wade d’avoir distribué beaucoup d’argent pour rallier ces soutiens. Le camp présidentiel dément. Le président sortant s’est enfin efforcé de mobiliser les abstentionnistes, persuadé, que s’il n’avait pas gagné dès le premier tour C’’est parce que ses électeurs n’étaient pas allés voter. l’opposition est persuadée de son côté que la mobilisation des abstentionnistes (48,42% au premier tour) creusera encore l’écart entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Etat d’esprit des Sénégalais Si les quatre semaines qui avaient précédé le second tour avaient été marquées par de nombreuses manifestations émaillées de violences faisant au moins 6 morts et 150 blessés, rien de tel ne s’est produit dans l’entre-deux- tours, malgré quelques incidents. Dans quel état d’esprit sont les Sénégalais, à  quelques heures du vote du second tour ? Reportage à  Dakar de notre envoyée spéciale.