Les surveillants de prison crient à l’injustice…

Les surveillants de prison crient à  l'injustice. En cause, leur traitement salarial différent de celui des corps paramilitaires. Longtemps dans…

Les surveillants de prison crient à  l’injustice. En cause, leur traitement salarial différent de celui des corps paramilitaires. Longtemps dans la misère, ces porteurs d’uniforme appelés agents de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, n’ont désormais que leur bouche pour dénoncer leur macabre statut. Créé en 1996 par le décret N°96-008/P-RM du 17 janvier 1996, le corps des agents de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée est un corps paramilitaire régi par un statut différent du statut général des forces armées et dont la structure et les règles de fonctionnement sont inspirées de celles de l’armée. Toutefois, le statut que confère au corps des agents de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, le décret N°96-008/P-RM du 17 janvier 1996, modifié par le décret N°03-326/P-RM du 06 août 2003, comporte des insuffisances criardes qu’il convient de corriger. Insuffisances criardes C’’est par exemple l’absence d’un cadre disciplinaire approprié à  un corps paramilitaire afin de pouvoir maintenir l’ordre et la discipline ; d’une politique de recrutement digne d’un corps de sécurité ; d’un plan de carrière qui tienne compte des contraintes propres au corps des surveillants de prison ; d’un traitement salarial digne des exigences de la corporation et aux risques encourus etc. « Notre rôle est de veiller sur la sécurité des locaux, des prisonniers, des structures pénitentiaires et des populations en gardant les criminels et bandits derrière les barreaux. Malgré cela, le corps des surveillants de prison ne bénéficie à  ce jour d’aucun texte législatif », fulmine un jeune sergent de la maison d’arrêt de Bamako. Révision du statut des agents Les autorités à  ce niveau restent muettes pour revoir le statut de ces agents qui ne savent plus à  quel se vouer. Par conséquent, ils sont nombreux à  tenter de joindre les deux bouts pour subvenir à  leurs besoins élémentaires. « Même les prisonniers ne peuvent pas nous respecter car ils savent que nous aussi subissons de mauvais traitements », déplore un surveillant frustré de la prison de Kati. Cependant, les autorités notamment celles en charge de l’administration pénitentiaire sont vivement interpellées pour mettre ces agents dans toutes les conditions afin qu’ils jouent pleinement leur rôle d’antan. Modibo Fofana