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Lettre ouverte du FNC au MNLA pour le respect de la Constitution et la Paix au Mali

Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, toutes et tous…

Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, toutes et tous ­ légataires des empires du Ouagadou, puis du Mali, du Songhaà¯, du Wassoulou, ­ ressortissants des régions du Mandé, du Méma, du Macina, de l’Azawad, ­ descendants de Dinga Cissé, Kaya Magan Cissé, Soundiata Kéita, Askia Mohamed, Sékou Amadou, Samory Touré, Fihroun Ag Alinsar, ­ tributaires de l’empire colonial français et de la conférence de Berlin, ­ filles et fils de la République du Mali indépendante, souveraine et irréductible, ­ héritiers de la cruauté du néocolonialisme cuirassée par la toute-puissance du néolibéralisme, ­ acteurs et défenseurs des acquis de la révolution populaire victorieuse du 26 Mars 1991, Prenons la responsabilité, et assumons, de vous adresser un message fraternel précis et franc dans les circonstances de graves événements violents et sanglants causant la mort de nombreux innocents concitoyens. Avant tout, nous associant à  la douleur des familles brutalement éprouvées, nous nous inclinons devant la mémoire des disparus et prions pour le repos de leur âme ! Nous condamnons fermement les sévices et cruautés, les crimes et destructions de biens dont tous les coupables doivent absolument répondre de leurs actes devant la justice de notre pays. Il devient alors impératif que la liste intégrale des victimes directes soit connue pour qu’elles puissent bénéficier de leurs droits prescrits par la Constitution en vigueur : la Constitution de l’ère démocratique adoptée à  la faveur de la Révolution du 26 Mars 1991, dont les premiers actes majeurs relatifs à  la « Crise du Nord » furent la signature du « Pacte National » le 11 avril 1992 à  Bamako et l’organisation de la « Flamme de la paix » le 26 mars 1996 à  Tombouctou. La paix espérée à  l’époque et bâtie au début de la 3ème République devait permettre d’éduquer l’ensemble de nos concitoyens, d’approfondir la décentralisation en chantier, de concrétiser l’intégration des ex-rebelles dans l’Armée nationale et dans d’autres structures de l’à‰tat, d’activer la réalisation des programmes de développement exclusifs pour le Nord. Ce préalable, pour souligner combien la quête de liberté et le besoin de démocratie, l’aspiration à  la paix, à  l’éducation pour tous et à  la justice sociale, d’Est à  l’Ouest et du Sud au Nord, ont été les causes profondes, les moteurs et les balises de toutes les luttes au Mali. Car, s’il y avait quelque chose dont la répartition, comme pour compenser les diversités naturelles et climatiques, semblait presque parfaite sinon égale entre les populations laborieuses du Mali d’avant Mars 1991, C’’était bel et bien les incuries du pouvoir central, la faiblesse voire l’absence d’éducation, de santé, de développement et enfin d’espoirs ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, soutenons et défendons toutes les actions adossées aux droits inaliénables personnels (individuels ou collectifs) consacrés par la Constitution, notamment en ses articles 4, 5, 8 15, 17, permettant d’affirmer son avis, manifester sa désapprobation, clamer sa différence, ou encore revendiquer sa particularité au sein de la République du Mali. Toutes et tous, démocrates et militant(e)s que nous sommes, nous ne saurons cependant nous inscrire dans des aventures menées avec les armes, la haine dans le C’œur et le sang sur les mains, sur notre terre de dialogue et d’hospitalité en violation du Préambule et des articles 1er, 2, 24 et 25 de notre Loi fondamentale ! La République se préservera ! Et, quand des menaces graves tendent à  remettre en question le fondement de notre pays, renier notre histoire et prétendre à  nous refuser notre droit à  un devenir souverain, l’à‰tat doit prendre des mesures exceptionnelles visant à  assurer sa continuité et le rétablissement dans les brefs délais du fonctionnement régulier des institutions conformément à  la Constitution. L’indépendance nationale et l’intégrité du territoire national seront sans condition défendues par toutes et tous attachés à  la République, et maintenues par les Forces armées et de sécurité ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, confiants et résolus, réaffirmons notre allégeance à  la devise du Mali : « Un Peuple, un But, Une Foi. » Un peuple libre, conscient et uni dans sa diversité, pour le Mali et pour l’Afrique ! Un but clair, proclamé et exalté quant à  la préservation de la dignité de notre Peuple et la défense de la souveraineté conquise ! Une foi ardente en notre patrie et en la justesse de sa lutte pour la paix et le développement, l’éducation et la solidarité ! Le FNC n’a pas le droit (pas plus ou moins que le MNLA ou tout autre regroupement de concitoyens) de prétendre à  une forme d’expression fanatique, exclusive de toute autre, de la souveraineté nationale qui appartient au Peuple tout entier (cf. Art.26 Constitution) Aussi, chers compatriotes, frères et sœurs du MNLA, nous nous permettons de vous demander en toute fraternité de vous assujettir aux formes constitutionnelles d’expression de votre liberté et de toutes vos préoccupations, que le FNC assumera de faire siennes dans le plus grand respect du Peuple malien, de son Histoire et de ses Institutions. Vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions, frères et sœurs du MNLA, de croire en l’expression de nos salutations fraternelles patriotiques et résolument engagées pour le retour définitif de la Paix au Mali.