L’hôpital de Gao à nouveau fonctionnel

La situation sanitaire s'améliore peu à  peu dans la Cité des Askia. Six mois après l'invasion de Gao par les…

La situation sanitaire s’améliore peu à  peu dans la Cité des Askia. Six mois après l’invasion de Gao par les groupes indépendantistes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui avaient complètement saccagé la structure hospitalière et après à  la reconquête de la ville par le groupe islamique du Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO), l’hôpital s’efforce de renouer avec un fonctionnement acceptable. Le service se passe presque normalement pour l’instant. Le président de la commission médicale, le Dr Moulaye Djitèye, et son personnel s’en félicitent. « La situation actuelle de l’hôpital n’est pas aussi mauvaise. Le début a été difficile pour nous. Mais aujourd’hui tous les services fonctionnent à  part celui de l’ORL à  cause de l’absence du responsable de ce service qui se trouve actuellement à  Bamako. En ce qui concerne le reste du personnel, il n’y a pas de problème majeur. Mieux, nous fonctionnons avec un surplus d’agents. Les besoins de l’hôpital en terme de praticiens sont estimés à  130 agents. Nous sommes 138 aujourd’hui. Et le Croissant rouge, l’Ong qatari, promet d’en recruter d’autres. C’’est dire que nous sommes presque ici dans l’humanitaire », analyse le Dr Moulaye Djitèye. Appui des ONG En effet, l’appui de l’Ong qatari à  l’hôpital de Gao est aussi important que multiforme. Ces actions et autres appuis portent essentiellement sur l’assistance financière et aussi sur l’approvisionnement de l’établissement en produits médicaux. l’Ong assure le salaire du personnel aussi bien des fonctionnaires restés sur place que celui des agents qu’elle recrute pour l’établissement. l’Etat n’est pas demeuré en reste. A travers l’Usine malienne des produits pharmaceutiques (UMPP), la structure hospitalière a reçu environ 6 millions de Fcfa de médicaments. Cette assistance a considérablement fait baisser le coût des ordonnances puisque les produits sont cédés à  moitié prix. De passage, les responsables de Ginna Dogon ont apporté une contribution à  l’hôpital. 100.000 Fcfa ont ainsi été remis au président de la commission médicale par le premier responsable de Ginna Dogon, Mamadou Togo. Une amélioration sensible ne signifie pas pour autant que tout va pour le mieux à  l’hôpital de Gao dont le système d’évacuation et de référence est gravement grippé. Faute de moyens de transport (une seule ambulance pour toute la ville), de nombreux cas de décès de femmes en couches sont enregistrés. Sans compter la persistance de certaines affections comme le paludisme et les maladies respiratoires. Quant aux forces d’occupation, elles se contentent de sécuriser l’établissement. « Notre rôle, C’’est de protéger l’hôpital d’une éventuelle agression du MNLA qui rode toujours dans les parages », souligne Sidi Mohamed, le responsable du MUJAO chargé du volet santé. Cette protection est bien accueillie par les responsables de l’hôpital et, surtout, par les malades qui gardent un très mauvais souvenir de l’irruption des éléments du MNLA dans l’établissement. Ceux-ci ont tous emporté obligeant même des malades à  céder les matelas sur lesquels ils étaient couchés. Un cauchemar gravé au fer rouge dans les mémoires. « C’’est le jour le plus dur de mon existence. Jamais je ne l’oublierai », confirme ce septuagénaire, les yeux embués de larmes.