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Liban : le retour de Michel Aoun

Le lundi 31 octobre, la chambre des députés a élu Michel Aoun au poste de président pour un mandat de…

Le lundi 31 octobre, la chambre des députés a élu Michel Aoun au poste de président pour un mandat de six ans non renouvelable, après deux ans et demi de vacance du pouvoir. Soutenu par le Hezbollah, allié de Bachar al-Assad et de l’Iran, sa victoire sonne comme un revers pour l’Arabie Saoudite dans la région.

Le Liban, sans président depuis deux ans et demi, vient enfin de trouver un remplaçant à Michel Sleimane, dont le mandat avait pris fin le 25 mai 2014. Michel Aoun, 82 ans a été élu président par la majorité des voix de ses 127 collègues députés. Ainsi, le dirigeant chrétien, chef du Courant patriotique libre (CPL), ancien chef de l’armée et ex-Premier ministre, retourne au palais de Baabda dont il fut chassé en 1990 sous les bombardements du régime syrien de Hafez al-Assad. Un retour par la grande porte qui n’aurait pas été possible sans son alliance, depuis 2005, avec le parti chiite Hezbollah de Hassan Nasrallah, lequel soutient désormais le régime syrien qu’il combattait hier. Une alliance qui fait dire à beaucoup d’observateurs qu’Aoun sera un président sous contrôle.

Étrange duo Au poste de Premier ministre, c’est Saad Hariri, 46 ans, et fils de Rafic Hariri, assassiné en 2005, et non moins ennemi du régime syrien, qui a été désigné. Son soutien à la candidature de son rival a été une surprise pour tous les observateurs. Proche de l’Arabie Saoudite et pro-occidental à l’opposé de M. Aoun, Hariri appartient à « l’axe de la résistance » (à Israël, ndlr). « Il faudra voir si ce compromis résistera aux échéances à venir, notamment la formation du gouvernement et l’organisation des élections législatives, prévues au printemps 2017 », estime Paul Khalifeh, correspondant de RFI à Beyrouth. Il reste que la victoire de Michel Aoun sonne comme un revers pour l’Arabie Saoudite qui, déçue par le rapprochement entre l’Iran et le Liban, a annoncé en février avoir interrompu son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise. Le prochain sommet de la Ligue arabe, prévu pour mars à Amman (Jordanie), va certainement évoquer cette alliance contre-nature et la place que reprend ainsi le Hezbollah, pourtant toujours estampillé « organisation terroriste ».