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Libération des voies publiques : oui, mais après?

On ne sait d'ailleurs pas trop comment les nommer. Déguerpis, délogés, ou chassés, à  vous de choisir. Le fait est…

On ne sait d’ailleurs pas trop comment les nommer. Déguerpis, délogés, ou chassés, à  vous de choisir. Le fait est que, cette semaine a commencé avec un goût amer pour de nombreux commerçants détaillants de Bamako. l’idée du propos n’est certainement pas de critiquer l’opération en cours en ce moment pour dégager l’espace publique, envahi par les étals et autres boutiques-containers. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur la nécessité d’accompagner ceux-là  qui ont perdu leur source de revenus, souvent déjà  trop faible. « Je payais mon ticket tous les jours aux agents de la mairie, pourquoi on vient me chasser ?». C’’est ce genre de récrimination que l’on entend depuis quelques jours aux alentours de la pace communément appelée «Railda». Car si les commerçants détaillants semblent comprendre le bien-fondé de la démarche des autorités, il est tout de même difficile d’accepter que l’anathème soit jeté sur eux, comme seuls responsables de cette situation. On peut en effet se demander si le fait de recevoir le paiement d’une taxe quelconque auprès de personnes illégalement installées n’est pas une façon de cautionner leurs agissements. Si la réponse à  cette question est positive, les commerçants délogés seraient en droit de demander réparation. La bonne dame qui vend du savon, ou le jeune homme qui distribue des mèches, et dont cette activité est le seul moyen de se mettre quelque chose sous la dent, aimeraient certainement que leur soient offertes des alternatives. Le bons sens a permis d’éviter le moindre accrochage depuis le début de l’opération. Le gouverneur a déclaré à  la télévision nationale que ceux qui s’aviseraient « de revenir sur leurs pas, seraient mal inspirés ». Il semble malheureusement que ce soit ce que la grande majorité ait en tête, revenir s’installer dès que « l’orage sera passé ». Les en empêcher risque d’être compliqué, à  moins qu’il n’y ait des propositions de solutions pour ce qui est aujourd’hui leur problème.