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Liberia : 50 ans ferme pour Charles Taylor

Le procès aura duré six ans. C'’est au cours d'une audience publique ce mercredi à  Leidschendam, que le juge samoan…

Le procès aura duré six ans. C’’est au cours d’une audience publique ce mercredi à  Leidschendam, que le juge samoan Richard Lussick a déclaré l’accusé est responsable d’avoir aidé et encouragé, ainsi que d’avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité. l’ancien président du Liberia Charles Taylor, est condamné ainsi à  50 ans de prison pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en Sierra Leone. Des massacres, viols et mutilations sur un demi-million de personnes, sont également des faits qui lui sont reprochés et que le tribunal de La Haye dit compter parmi les pires de l’Histoire. l’accusation avait requis 80 ans de prison le 03 mai dernier et finalement, il a écopé de 50 ans car les juges jugeaient la peine excessive. Signifiant que, le 26 avril dernier, Charles Taylor avait été reconnu coupable d’avoir eu un rôle crucial dans l’exécution des crimes sans pour autant avoir eu le contrôle «effectif» des rebelles sierra-léonais qui les ont commis ; les juges ont toutefois retenu comme circonstances aggravantes le fait qu’il avait «trahi», selon eux, la position de «confiance publique» que lui valait la présidence. Pour l’avocat de la défense, Courtenay Griffiths, cette sentence n’est rien d’autre qu’une condamnation à  vie de son client et a annoncé sa décision de faire appel. Interrogé par RFI, l’ancien ministre français de la Justice, garde des Sceaux, Robert Badinter, souligne que la décision du TSSL prouve dorénavant que les chefs d’Etat qui ne sont pas eux-mêmes directement les auteurs des crimes sont les premiers responsables et doivent être condamnés. Aujourd’hui âgé de 64 ans, Charles Taylor, aura été le président du Liberia de 1997 à  2003. Le 26 avril 2012, des onze chefs d’accusation, dont il devait répondre : Viol, meurtre et pillage notamment, commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone, il plaidait non coupable. Ce 30 avril à  la Haye, ses juges ont estimé qu’en échange de diamants, l’ancien président a fourni armes et munitions aux rebelles sierra-léonais du RUF, jouant donc un rôle «crucial» dans les crimes commis par ces derniers. A titre de rappel, la guerre civile, marquée par de nombreux actes de cannibalisme et mutilations, a fait 120 000 morts entre 1991 et 2001. Charles T. devra purger sa peine au Royaume-Uni qui s’est engagé à  l’accueillir ; il est le premier ex-chef d’Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les dignitaires nazis.