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Libye: 5 indices d’un affaiblissement du régime

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs…

Les rumeurs sur le départ de Kadhafi se multiplient Malte? Venezuela? Alors que le Colonel Kadhafi est introuvable, les rumeurs se multiplient concernant son éventuel départ de Tripoli, voire de Libye. La BBC affirme qu’il aurait bien quitté la capitale, s’appuyant sur des « sources indépendantes ». Le Guardian, lui, ne confirme pas encore. Le ministre britannique des Affaires étrangères déclarait que certains éléments laissaient penser qu’il était au Venezuela. Le pays a démenti et nié tout contact avec Kadhafi lundi en fin d’après-midi. Face à  l’embrasement, c’est son fils, Seà¯f Al-Islam Kadhafi, qui s’est exprimé à  la télévision libyenne dans la nuit de dimanche à  lundi. Il a adressé un double message de mise en garde et d’apaisement, prévenant que l’armée maintiendrait l’ordre dans le pays à  n’importe quel prix. « La Libye, à  l’inverse de l’Egypte et de la Tunisie, est composée de tribus, de clans et d’alliances », a prévenu le fils du dirigeant, mettant en garde contre une division du pays en plusieurs Etats. Selon lui, le peuple doit choisir soit de construire une « nouvelle Libye » soit de plonger dans la « guerre civile ». Des officiels désavouent le régime Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil a démissionné lundi en signe de protestation contre un « recours excessif à  la violence contre les manifestants », rapporte le journal libyen Kourina. Dimanche, le représentant permanent de la Libye auprès de la Ligue arabe, Abdel Moneim al-Honi, avait annoncé qu’il quittait son poste pour rejoindre « la révolution » et protester contre la « violence contre les manifestants » dans son pays. Deux avions militaires et deux hélicoptères civils sont arrivés à  Malte lundi après-midi. Leurs pilotes, des militaires gradés, disent avoir refusé de tirer sur la foule et se sont réfugiés sur l’à®le. L’ancien porte-parole du gouvernement prône le dialogue. Dans une déclaration marquant les désaccords au sein du pouvoir face aux manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis six jours, Mohamed Bayou a critiqué lundi la menace de recours à  la force brandie par Seà¯f Al-Islam Kadhafi. La direction libyenne doit entamer un dialogue avec l’opposition et débattre de l’élaboration d’une Constitution, a ajouté lundi Mohamed Bayou. L’ambassadeur libyen auprès des Nations unies, Ibrahim Omar Al Dabashi « pense que c’est la fin du Colonel Kadhafi ». C’est ce qu’il a déclaré à  la BBC, avant d’ajouter: « C’est une question de jours. Soit il part, soit les Libyens le chasseront ». Il a également affirmé que Kadhafi devrait être jugé « pour génocide », pour « le massacre de la prison d’Abou Salim », les « disparitions de personnalités publiques » et « pour tous les crimes commis depuis 42 ans ». Des villes seraient aux mains des manifestants Plusieurs villes de l’est du pays,dont Benghazi et Syrte, seraient tombées aux mains des manifestants à  la suite de défections dans l’armée, a affirmé lundi la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) qui avance un bilan de 300 à  400 morts depuis le début du soulèvement. Des témoins à  Syrte ont démenti la prise de la ville par les manifestants. La communauté internationale prend position La Libye avait menacé de ne plus aider l’Europe dans la lutte contre l’immmigration si elle se prononçait sur des questions internes. L’Union européenne a annoncé ce lundi qu’elle condamnait la répression des manifestations en Libye. Nicolas Sarkozy a condamné en fin de journée « l’usage inacceptable de la force ». Plusieurs pays ont commencé à  rapatrier leurs ressortissants. « Nous sommes extrêmement préoccupés, nous coordonnons l’évacuation éventuelle des citoyens de l’Union européenne de Libye, en particulier de Benghazi », a déclaré lundi la ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, en marge d’une réunion avec ses homologues européens à  Bruxelles. Tout comme les sociétés BP, Total ou Vinci. Les médias officiels sont pris d’assaut Selon des témoins contactés lundi par l’AFP, le siège d’une télévision et d’une radio publiques ont ainsi été saccagés dans la soirée de dimanche par des manifestants à  Tripoli et des postes de police et des locaux des comités révolutionnaires ont été incendiés. La « salle du peuple », un bâtiment situé près du centre ville et o๠sont souvent organisées des manifestations et des réunions officielles, a été également incendiée, selon un Tripolitain résidant à  proximité.