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Libye : le bout du tunnel est encore loin

En Libye,  l’offensive lancée il y a six mois a finalement réussi à mettre en déroute Daesh. Le pays reste…

En Libye,  l’offensive lancée il y a six mois a finalement réussi à mettre en déroute Daesh. Le pays reste cependant englué dans une bataille de pouvoir entre des milices rivales. La stabilité du pays n’est donc pas encore gagnée…

Le lundi 5 décembre, le gouvernement d’union nationale de Faïez el-Sarraj a annoncé avoir repris le contrôle la ville de Syrte sous domination de l’EI depuis un an. L’organisation État islamique qui avait profité du chaos pour renforcer sa position dans ce pays en lambeaux depuis la chute de Muhammar Kadhafi en 2011, a été stoppée et poussée dans ses derniers retranchements par une offensive lancée le 18 mai, avec l’aide la communauté internationale. Même si la concurrence qui opposait el-Sarraj au général Kalifa Haftar, bras armé du Parlement basé à Tobrouk, n’a pas arrangé les efforts de lutte contre le groupe extrémiste. La chute de Syrte est un revers important pour Daesh qui est aux abois en Irak et en Syrie, où il perd chaque jour du terrain, sous le feu croisé des armées nationales et des forces internationales. Les observateurs émettent cependant des réserves sur la suite de ces victoires, en Libye en particulier où, depuis quelques jours, les leaders du groupe ont quitté Syrte avec des combattants pour se retrancher dans le sud du pays. Il faut donc croire que « l’histoire n’est pas finie », comme l’estime Issandr el-Imrani, directeur du secteur Afrique du Nord de l’International Crisis Group, interrogé par RFI. « On peut s’attendre à ce que les forces de Daesh se replient aujourd’hui dans d’autres parties du pays, qu’il y ait des cellules dormantes dans d’autres villes », explique-t-il. Pendant ce temps, Tripoli, la capitale, est toujours le théâtre d’affrontements entre milices rivales. Huit personnes y ont trouvé la mort  et des dizaines ont été blessées, les 1er et 2 décembre. Une situation inquiétante pour les Nations unies, qui, à travers le représentant Martin Kobler, ont estimé qu’il « est tout à fait inacceptable que les groupes armés se battent pour faire valoir leur intérêt et leur influence (…), terrorisant la population ». Les déclarations de part et d’autre des mouvements en présence en Libye n’augurent pourtant pas d’une conciliation de leurs positions, et il semble bien que pour la paix en Libye, le chemin soit encore bien long…