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L’intérêt géostratégique du Maroc au Sahel

Après le Mali, ce sera la Guinée Conakry et le Gabon. Le Roi Mohammed VI a compris qu'une diplomatie active…

Après le Mali, ce sera la Guinée Conakry et le Gabon. Le Roi Mohammed VI a compris qu’une diplomatie active demande des initiatives fortes. L’appel du MNLA a sans doute accéléré les choses et la volonté du royaume chérifien de s’impliquer davantage dans les crises qui secouent le Sahel, une région en proie aux rébellions, trafics de toutes sortes Et plus particulièrement de jouer un rôle dans la médiation malienne, d’abord dévolue à  Ouagadougou. Mais les positions ambigà¼es de Blaise Compaoré dans le dossier, poussent les acteurs à  se tourner vers un médiateur plus neutre, en la personne du Roi Mohamed VI. « Il faut multiplier les actes. Toutes les bonnes volontés au dossier seront les bienvenues », prévient un observateur politique. Malgré son silence sur la crise malienne, le Maroc a pourtant approuvé l’intervention française au Nord du Mali, visant à  arrêter la progression des djihadistes en janvier 201. Adepte d’un islam modéré et proche du soufisme, le royaume chérifien, qui a octroyé des bourses de formations à  500 imams maliens pour se familiariser aux rites malikites, tente de préserver son héritage islamique historique loin de tout fondamentalisme religieux. Les printemps arabes qui ont fait chuter de nombreux dirigeants ont aussi révélé le danger de l’islamisme radical au Maghreb. Axe Rabat-Bamako Longtemps confronté au Front Polisario, le Maroc craindrait-il, une radicalisation du mouvement à  l’intérieur de ses frontières. Jusque là , le pays a contenu les revendications sécessionnistes du Sahara Occidental mais la résurgence de mouvements jihadistes portés par la nébuleuse AQMI, dans la bande sahélo-saharienne, est une menace à  prendre au sérieux. En témoigne, cet accord, intitulé Déclaration de Rabat à  l’initiative de 19 pays dont la Libye, la France et le Mali, et portant création, très probablement dans la capitale marocaine, d’un centre de formation conjoint pour le personnel en charge de la sécurité aux frontières. Cet accord, souligne serait l’aboutissement des importants efforts du Maroc pour affirmer sa présence dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord. Un accord qui se place hors du CEMOC (Comité d’Etat Major opérationnel conjoint) qui a son siège à  Tamanrasset en Algérie, mais dont l’efficacité est contestée, du fait des liens étroits de l’Algérie avec certains chefs djihadistes radicaux. Le Maroc cherche incontestablement à  étendre son influence en Afrique en la personne du Roi Mohamed VI, commandeur des croyants, autorité religieuse affirmée et qui pourrait user de l’islam des lumières contre l’islam de l’intégrisme religieux. Combattre ou du moins prévenir le mal avec la sagesse des ancêtres. Cela portera t-il ?