Économie




Lithium : course à la richesse à fort impact environnemental

Selon les prévisions de Cochilco, une agence chilienne, les besoins du secteur automobile devraient faire augmenter à 2 millions de…

Selon les prévisions de Cochilco, une agence chilienne, les besoins du secteur automobile devraient faire augmenter à 2 millions de tonnes la demande mondiale de lithium d’ici 2030. Cela devrait avoir un impact durable sur les prix du métal, surtout si l’offre disponible n’est pas suffisante.

En Afrique, les dirigeants sont conscients des enjeux et opportunités du lithium et plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire, s’activent pour bien se positionner sur le marché. Néanmoins, face à cet engouement, il ne faudra pas négliger l’impact de l’exploitation de cette matière première sur l’environnement.

Richesses et risques environnementaux La Namibie, le Zimbabwe, le Mali, la RDC, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie, le Mozambique et Madagascar sont entre autres les pays africains qui détiennent du lithium et dans lesquels 25 projets ont été répertoriés.

Au Mali, les travaux de construction de l’usine de Goulamina à Bougouni ont été lancés en juin 2022, pour une période de deux ans. L’exploitation devrait également durer environ deux ans, exploitée par des entreprises chinoises et australiennes et les ressources minérales ont été estimées à 109 millions de tonnes. Bien que l’exploitation du lithium en Afrique puisse se révéler très profitable sur le plan financier pour les compagnies minières, et pour les caisses publiques, il faut noter qu’elle n’est pas exempte de conséquences sur l’environnement. En Amérique du Sud, où le lithium est principalement extrait de saumures salées comme au Chili ou en Bolivie, les opérations d’exploitation sont dévastatrices pour l’écosystème et ce à plusieurs égards. En plus d’augmenter, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre et de détruire des terres fertiles, l’extraction du lithium appauvrit les nappes phréatiques. Selon l’Institute for Energy Research (IER), l’extraction d’une tonne de lithium consomme environ 2 millions de litre d’eau. Cette situation accentue la sécheresse, ce qui est préjudiciable pour la faune et la flore mais également pour l’approvisionnement en eau des populations locales. Sans compter que les quelques sources qui subsistent sont polluées par les déchets miniers. Si en Afrique le lithium est principalement extrait des roches dures sous forme de spodumène, l’impact environnemental reste important. L’extraction du minerai se fait en dynamitant le sol puis en creusant des puits miniers de quelques centaines de mètres de profondeur. Une fois le minerai extrait, il doit être transporté à l’usine de concentration afin d’être débarrassé des stériles. Les conséquences de ce processus sur l’environnement vont de la pollution du sol à celle des eaux et de l’air.