L’Office du Niger, un énorme potentiel encore inexploité

Avec une superficie d'un peu plus d'un million d'hectares, l'Office du Niger a les atouts pour répondre aux crises alimentaires…

Avec une superficie d’un peu plus d’un million d’hectares, l’Office du Niger a les atouts pour répondre aux crises alimentaires qui touchent l’Afrique sub-saharienne. Grâce à  une exploitation optimale des terres, ce vaste périmètre agricole, suffirait non seulement à  combler les besoins du Mali en riz, mais aussi ceux de toute la sous région, sans nécessité d’importer. Située dans le delta inférieur du fleuve Niger, la zone de l’Office couvre une superficie d’environ 1 million d’hectares. Une surface à  aménager en 50 ans d’existence, C’’était le rêve ambitieux de ses fondateurs. Aujourd’hui, ce sont près de 82000 hectares, qui sont mis en valeurs pour les activités de riziculture, de maraà®chage et de canne à  sucre). En termes d’installations technique, le pont barrage de Markala, situé à  30 km de Ségou (4è région économique du Mali) permet de relever le niveau du fleuve Niger de 5 m au dessus du niveau normal. Il a été construit en 1934 et grâce à  ses multiples canaux d’irrigations ( le canal du Macina, du Sahel, le Canal Coistes-Ongoiba…) et ouvrages de drainage, disséminés dans toute la région, l’eau est acheminée dans les cultures. En période d’hivernage, le barrage peut libérer jusqu’ à  plus de 2000 m3 cubes d’eau par seconde. Malgré tout, son potentiel hydraulique reste sous-exploité : « Le barrage de Markala attire les populations qui développent des activités de pêche autour, mais, nous pourrions faire mieux en termes de productivité agricole », explique, Oumar Ly, chef du réseau Gestion eau de Markala. Après Markala, la zone du Macina offre au visiteur, un cadre exceptionnel et d’immenses espaces verts o๠le bétail vient se nourrir. Fructifier la terre, semble être la vocation de la zone de l’office du Niger ! Moussa Diarra, ex-député de Ségou, se réjouit de la richesse de la région et des aménagements déjà  effectués: « La zone de l’office est exceptionnelle ! On peut y développer des activités maraichères et la pisciculture, vous savez, certaines algues peuvent même être utilisées comme des fertilisants agricoles, et bien sûr le riz !… ». Gambiaca ! C’’est la variété de riz la plus prisée par les consommateurs maliens et après chaque récolte annuelle, le riz paddy est transformé, cassé pour donner le grain à  brisure, vendu sur le marché national. La zone Office du Niger, représente environ 60 % des besoins du Mali en riz, ce qui équivaut à  un peu moins d’un million de tonnes. Le reste est importé d’Asie… Dans les années 80, différentes réformes sont intervenues à  l’Office du Niger, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Objectif : Créer une dynamique de promotion de l’Investissement privé. Avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, un cadre légal définit le code des investissements de la Zone Office du Niger… En 1994, l’Office du Niger est restructuré en établissement public à  caractère industriel et commercial. Basée à  Ségou au Mali, l’Office du Niger enregistre aujourd’hui, près de 2000 demandes d’installations d’agro-entrepreneurs. La procédure est simple et se fait par demande à  la direction administrative et financière. Qui saisit le promoteur, lequel, commande une étude de faisabilité technique, sociale et financière (entre 65000 et 120000 fcfa). Sur la base de cette étude, les aménagements (environ 3 millions et plus) sont effectués pour la mise en valeur de la parcelle. Celle-ci comprend les coûts de matériels agricoles, d’intrants, d’entretien des infrastructures, de commercialisation et de transformation des produits agricoles. l’office se chargera ensuite d’appuyer la gérance des terres et d’apporter une assistance à  l’exploitant agricole. L’ Office du Niger et l’ Initiative Riz Régulièrement pointés du doigt quant à  l’Initiative Riz les responsables de l’office restent lucides sur la campagne 2008 et qui a tant suscité la polémique. Un échec de cette Initiative Riz ? Pour Seydou Idrissa Traoré, le PDG de l’Office du Niger, une seule campagne ne suffit pas à  faire baisser le prix du riz, qui se vend aujourd’hui entre 375 francs et 500 francs le kilo. Ceux qui parlent d’échec, ne savent pas la réalité du terrain et de l’exploitation agricole». Des promesses trop vite lancées ? l’Initiative Riz reste pourtant d’actualité! Et l’une des faiblesses de l’ Office du Niger est l’insuffisance de terres aménagées sur le total disponible. Manque de moyens ? D’implication étatique ? cela a poussé d’autres entrepreneurs de la sous région à  élaborer une autre stratégie pour tirer profit de la zone avec seulement 1000 hectares pour débuter. Investisseurs privés, chefs d’entreprise, représentants agricoles, ils se sont réunis à  Ségou, du 6 au 8 avril 2009, pour consolider la création de la toute première co-entreprise dans la filière Riz. l’office leur alloué les 1000 hectares pour le démarrage et la validation du projet, initié par le Bureau sous régional de la Commission économique des Nations Unies. La création de cette co-entreprise fait suite au Forum d’Affaires sur le riz tenu en Octobre 2008, à  Bamako. Il s’agit de créer de la richesse, grâce au produit Riz et l’Office du Niger était le lieu idéal pour cela : « Nous ne pouvons plus continuer à  alimenter l’économie des autres, et à  importer du riz d’Asie, alors que nos terres sont fertiles, nous avons de l’eau et tout le potentiel, pour ravitailler l’Afrique subsaharienne ! Pour cela, un changement de mentalité est nécessaire ! », explique le Dr Abdoulaye Niang, du Bureau Sous Régional de l’Afrique de l’ Ouest, de la CEA. Si le projet est un succès, il permettrait de susciter un intérêt croissant pour l’Office du Niger, dont l’un des objectifs est de contribuer à  la sécurité alimentaire au Mali. Si les chiffres montrent une croissance de la productivité et du rendement agricole ( entre 1987 et 2001), le rendement moyen du riz paddy est passé de 2,2 tonnes à  Â– 6,1 et l’agriculture au Mali, gagnerait alors à  se professionnaliser, comme le veut la loi d’Orientation agricole. Zone d’intérêt économique, sociale et agricole, l’Office du Niger est une richesse du Mali. l’eau y est un don du ciel, et la terre, une manne pour les populations et le développement de l’agriculture. Mais après 70 ans d’existence, l’ Office du Niger n’ a pas encore atteint les 100 000 hectares aménagés. Reste à  mettre davantage de moyens en œuvre, pour attirer le maximum d’investisseurs dans la région ! En attendant, l’Office fait peau neuve avec la Co-entreprise dans la filière Riz ! Vive la révolution VerteÂ