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Loin des combats, l’inquiétude des habitants de Ségou et de Sikasso

Le Mali est sous tension depuis le déclenchement d'une nouvelle rébellion le 17 janvier dans les trois régions du nord.…

Le Mali est sous tension depuis le déclenchement d’une nouvelle rébellion le 17 janvier dans les trois régions du nord. La mort de nombreux soldats maliens – notamment à  Aguelhoc – a entrainé des manifestions dans la capitale et dans plusieurs villes du pays. Les chefs traditionnels de Koutiala (les « Diamantiki » en langue bamanan) ont perdu l’un de leur fils militaire au cours des combats : « Nous sommes très tristes aujourd’hui. Le 4 février on nous a informé que l’un de nos fils militaires est tombé sous les balles des rebelles. Nous sommes très déçus par le laxisme du président de la République et par son gouvernement qui envoient nos enfants à  l’abattoir sans munitions. Le Mali a été un pays des braves hommes. Désormais nous n’accepterons plus que nos enfants soient égorgés comme des poulets.» Le préfet du cercle de Koutiala : « La rébellion m’empêche de fermer les yeux. Depuis trois jours les jeunes de Koutiala veulent manifester violemment. Nous discutons régulièrement avec eux pour les en empêcher. En tant que représentant du chef de l’Etat à  Koutiala je ne peux accepter que l’on casse les biens publics de l’Etat. Cela relève de l’incivisme. On peut marcher pour manifester son mécontentement mais sans casser. Nous sommes tous touchés par cette rébellion qui ternit l’image du Mali ». Amadou Kanta , commerçant à  Ségou : « La rébellion du nord est orchestrée par le président de la République pour se maintenir au pourvoir mais on ne l’acceptera pas. Je préfère encore que le Mali n’ait pas de président plutôt qu’il reste au pouvoir. » Sidi Ould Hassan, Maure, garde de la république à  Ségou : « La rébellion n’est pas bonne pour notre pays. C’’est vrai, les rebelles ont attaqué certains de mes parents à  Kati. Mais ici à  Ségou je n’ai aucun problèmes, je suis avec tout le monde. Ma femme qui est bambara se fait du souçi pour moi. Je lui dit de se tranquilliser car je suis un fils du pays et les frères ne se tuent pas. » Fatoumata Guindo, ménagère : «Je suis inquiète parce qu’on ne sait pas jusqu’o๠ces manifestions. Je compatis avec la douleur des femmes qui ont marché à  Kati pour leurs enfants et leurs fils morts. C’’est dur en tant que femme d’apprendre la disparition de ton enfant sans pouvoir agir. Il faut qu’ATT prenne des décision fermes pour mettre fin cette crise.» Mamadou Dembélé, imam de Koutiala : « La nuit du Maouloud nous avons avons prié et fait des bénédictions pour que la situation s’apaise dans notre pays. Nous pressentions cette rébellion depuis un an car un de nos feres avait rêvé que le Mali serait replongé dans la rébellion. Pour préserver la paix nous recommandons de faire des sacrifices en tuant quatres bœufs de couleurs différentes dans chaque region. Nous avons transmis le message au chef de l’Etat depuis un an. Je ne sais pas si ATT a entendu notre message. En tout cas ici nous avons déjà  sacrifié nos boeufs.