Les principales formations politiques de l‘opposition malienne ont organisé une marche ce samedi afin de protester contre les actions du gouvernement en place.
Il était 10 heures quand les principaux chefs de l‘opposition ont débuté leur marche protestataire. Bras dessus bras dessous, Soumaila Cissé chef de file de l‘opposition, Modibo Sidibé et les autres représentants des 14 partis frondeurs ont entamé leur parcours devant la chambre de commerce du Mali.
Dénonçant à la fois la nouvelle loi électorale, la non tenue des concertations national, la censure de l‘ORTM et réclamant le retour de l‘ex chef de l‘État Amadou Toumani Touré, le cortège qui est allé de la place de la liberté, en passant par le boulevard de l‘indépendance pour finir devant la bourse du travail s‘est vu tout le long applaudi et félicité par les curieux venus nombreux.
En appelant une énième fois à marcher contes les actions du gouvenement, les organisateurs espéraient rallier un nombre conséquent de personne à leur combat. Selon les chiffres officiels, ils étaient 700 au départ à avoir répondu a l‘appel, on en dénombrait un millier a l‘issue du parcours. Les manifestants brandissaient des pancartes où on pouvait lire « Ca va pas » et entonnaient a l‘unisson « Jo brin » surnom que détesterait le président, ou encore « Le vieux si tu ne peux rien, dégage », les jeunes présents en majorité ont manifesté leur mécontentement et leur désarroi. Dénonçant chômage et misère, ils se sont même permis quelques mots doux a l‘encontre du chef de l‘État.
« D‘habitude, je suis peu enclin a participer a ces marches, mais cette fois je ne pouvais rester passif. On en a marre, on est à bout, ce qui me fait le plus mal c‘est d‘avoir voté pour lui, je suis déçu !» pestait un marcheur.
Loi électorale
Prenant la parole en premier le président des forces alternatives pour le renouveau et l‘émergence « FARE » Modibo Sidibé s‘est dit consterné. « Cette loi n‘as rien de bon, s‘ils veulent nous barrer la route, qu`ils trouvent autre chose, ça on ne l‘acceptera jamais ». Avant d‘être rejoint par Soumaila Cissé président de l‘Union pour la république et la démocratie (URD) : « Cette loi a été taillée sur mesure, elle est discriminatoire, misogyne, elle n‘a tout simplement pas lieu d‘être ». Ils réclament une révision complète de la loi pour qu‘elle soit selon eux plus équitable.
Concertations Nationales
Les opposants appellent de leurs vœux ces fameuses concertations qui sans elles, ne saurait entériner un accord de paix déjà très fébrile. « Déjà, on a entendu que la mise en place des autorités soient effectives pour le 25 août mais en approchant on n‘a rien vu » ironisait Mr Cissé.
Chômage des jeunes
Avec un auditoire composé majoritairement de jeunes, les contestataires ne pouvaient éluder la question. Modibo Sidibé estimait que pour la paix du Mali, pour aujourd’hui et pour demain, les jeunes devraient avoir du travail afin qu’ils puissent sereinement envisager l‘avenir. Pour Cissé, le problème est grave, il juge que la fonction publique ne fait plus son travail comme elle le devrait. « On nous dit, je vais créer 200.000 emplois mais au contraire on en détruit 300.000 » estimait il faisant référence aux récentes opérations de déguerpissements menées par la gouverneur du district Ami Kane.
Retour D‘Amadou Toumani Touré
Pourquoi il ne reviendrait pas ? C’est la question que s‘est posée le président du FARE soutenant qu‘un processus de réconciliation nationale ayant été enclenché, l‘ancien chef de l‘Etat devrait être de retour chez lui. « Cest un ancien chef de l‘État et de ce fait il jouit de tous les avantages de la fonction, trois ans qu’une procédure a été lancée contre lui, sans résultat, pourquoi ne pas le laisser tranquille », s‘étonnait Soumaila Cissé.
Censure de l‘ORTM
Ils estiment également ne pas être logés à la même enseigne par le service de la télévision d‘État. Ils se disent boudés par l‘ORTM, d’après eux, en trois ans la télévision publique ne leur a accordé aucun temps d‘antenne. Quelle est leur mission si ce n’est d`informer?, s‘étonne Modibo Sidibé.
Choix du Président
« Comment faire confiance à un président qui a changé trois fois de secrétaire général de la présidence, comment assurer la sécurité quand on nomme quatre ministres de la défense en trois ans » s‘interrogeait le chef de file de l‘opposition. Avant d‘ajouter qu’au lieu que le président ne se promène dans le monde, il devrait d’abord aller dans nos régions et aussi à Kidal. Enfin, il conclu par ces mots : « Ce n‘est ni Barkhane, ni la MINUSMA qui feront le Mali à notre place c’est nous-mêmes qui le feront ».