L’union interdite : Quand la tradition s’oppose à l’amour

Une histoire d’amour plutôt ordinaire qui se « profile »  entre deux adolescents, jeunes lycéens. Rien de plus naturel, avec ses hauts…

Une histoire d’amour plutôt ordinaire qui se « profile »  entre deux adolescents, jeunes lycéens. Rien de plus naturel, avec ses hauts et ses bas, ses crises de jalousie et ses retrouvailles chaleureuses. Jusqu’au jour où les deux amoureux doivent se séparer. Le père d’Ibrahim a une promotion qui l’amène hors du pays. Nafi doit se résigner à vivre à des milliers de kilomètres de son amour.  En profitera t-elle  pour faire le deuil de cet « amour interdit » ?

Les traditions ont la vie dure, résistant au temps et aux individus. Elles ont la particularité  d’être même plus fortes que les convictions religieuses, surtout dans un contexte malien où le mariage est généralement une affaire de famille. Le mariage avec ses « règles » fondées sur des traditions bien ancrées. Ces «  conditions de fond » qui ne sont pas forcément celles de la loi ni même de la religion, mais elles restent déterminantes pour valider ou non les unions. Il en est ainsi de l’interdiction du mariage entre certaines ethnies ou certaines communautés.

« L’union interdite » de Ouleï Ba, publié aux éditions Prince du Sahel, aborde la problématique avec légèreté et nous fait vivre les étapes d’une histoire d’amour passionnante entre deux jeunes très ancrés dans la modernité et ne comprenant pas très bien le sens de cette tradition qui les empêche de s’aimer parce qu’ils n’ont pas des noms de famille « compatibles ».

Une tradition plus vieille que l’islam mais que la religion ne combat pas, nous explique l’imam de la grande mosquée de Darsalam, Thierno Hady Thiam.  « Le mariage est un engagement entre deux personnes mais aussi entre deux familles, deux communautés ». Des communautés régies par des règles auxquelles elles croient profondément.L’islam a ses propres règles pour le mariage et ses propres interdictions.

Si l’on ne connaît pas l’origine de toutes ces interdictions de mariage entre « Peulh » et « Noumou », « Dogon «  et « Bozo », ect.., elles sont souvent liées à « des pactes anciens dont l’origine remonte très loin », poursuit l’imam Thiam.

C’est donc avec le changement des mentalités que ces traditions cèderont le pas pour permettre à Nafi et Ibrahim ou d’autres couples de s’unir avec la bénédiction de leurs familles.

Fatoumata Maguiraga