Lutte contre la désertification : une bataille sur tous les fronts

Célébré le 17 juin de chaque année, la journée de lutte contre la désertification est un évènement reconnu sur le…

Célébré le 17 juin de chaque année, la journée de lutte contre la désertification est un évènement reconnu sur le plan international. Instituée par le sommet de Rio en 1992, cette journée est mise à  profit pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les conséquences liées à  la désertification et à  la sécheresse. Au mali, elle a toujours eu une place de choix dans les activités de la Quinzaine de l’environnement. Cette année, la commémoration de la journée est placée sous le thème « Préserver terre et eau : protéger notre avenir à  nous ». Pour marquer le coup,la commission en charge de l’organisation de la quinzaine, a procédé mercredi au lancement d’un camp bio suivi d’une opération de reboisement dans la foret classée des monts mandingues (situés sur les berges du Diafarana ko et à  Kodabougou). (b Reboisement et aménagement forestier : des alternatives contre la désertification ] Selon Souleymane Diarré, Ingénieur forestier, la plantation d’arbres et l’aménagement des forets sont des alternatives pour lutter efficacement contre la désertification. Parlant du cas du Mali,selon l’inventaire des ressources ligneuses de la période 1965-1991, le domaine forestier couvrait 100 millions d’hectares sur lesquels uniquement 32,4 millions ont une réelle production forestière, soit 26% de la superficie du pays. A cela, il faut ajouter les formations végétales agricoles ou anthropiques (culture et jachère) estimée à  15,5 millions d’hectares. L’empreinte du climat et l’exode rurale Ces formations naturelles ont subi de profondes modifications, dues essentiellement à  l’aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités anthropiques (défrichements agricoles, coupe abusive du bois, surpâturage, feux de brousse, surexploitation du bois d’énergie…). Pis, les services forestiers ont constaté que la couverture végétale au Mali diminue en moyenne d’environ 100 000 Hectares par an. Signalons la dégradation des formations forestières accentuée par l’accroissement de la population urbaine. Ce qui a engendré une très forte demande des villes en bois d’énergie. Dans son discours de lancement de la journée, le ministre de l’environnement a signifié que la gestion efficiente des ressources humaines est le gage d’un développement durable. « En un quart de siècle, d’importantes superficies de culture ont été compromises ou sont entrain de l’être. C’’est le cas de Tombouctou ou le système hydraulique du lac Fagibine s’est asséché. Cet assèchement tend à  aliéner la régénération des ressources liées à  l’élevage et à  la sécurité alimentaire, et hypothèque du coup, le développement économique de la zone ». Pour M. Diarré, la réponse aux pressions exercées sur les ressources forestières « réside dans la mise en œuvre de plans d’aménagement conçus à  cet effet, notamment le classement et la protection des surfaces forestières ». En définitive, le défi à  relever est énorme. Les agents en charge des domainees forestiers, sont confrontés aux difficultés d’aménagement et de protection des végétaux. Citons bien sur l’insuffisance des moyens mis à  disposition et la fragilité d’un écosystème.