Société




Lutte contre la sous-nutrition : l’engagement des bailleurs de fonds

La volonté hautement politique affichée par les autorités de la République, à commencer par le président Ibrahim Boubacar Keita, la…

La volonté hautement politique affichée par les autorités de la République, à commencer par le président Ibrahim Boubacar Keita, la détermination du gouvernement de traduire en acte cette volonté, le sérieux du travail élaboré par les trois agences humanitaires des systèmes des nations unies, présidées par Mme Mbaranaga Gasarabwe, mais aussi et surtout l’intérêt affiché par les populations concernées, ont naturellement conduit les partenaires techniques et financiers (PTF), autrement dit les bailleurs de fonds, à s’engager auprès de notre pays, pour financer les projets allant dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.

A l’issu de la visite guidée à l’école, au village et au CSCOM de Kori-Maoudé, les ambassadeurs du Canada, de l’Union européenne, de l’Allemagne, des États-Unis, de l’Espagne, ont en effet réitéré leur soutien au programme des objectifs du développement durable. « Au Mali, les problèmes sont nombreux et complexes, mais si on se concentre sur la nutrition comme priorité, on contribue à résoudre beaucoup d’autres problèmes. Si on améliore la nutrition, on réduit le problème de santé et le fardeau sur le système de santé du gouvernement qui a des moyens limités. Si on ne fait pas face à ce fléau de malnutrition, des enfants qui doivent devenir des premiers ministres des ingénieurs vont perdre 10 à 15% de leur quotient intellectuel, et vont aussi perdre leur capacité physique pour être des bons producteurs. La nutrition au Mali est le centre de tout », explique, l’ambassadeur du Canada, président du groupe de coordination, Marc-Andre Fredette.

La nutrition est au cœur du programme de développement durable à l’horizon 2030. Par ailleurs, la convention relative aux droits de l’enfant définit la possibilité de jouir du meilleur état de santé possible et de pouvoir accéder aux services sociaux de bases comme des droits fondamentaux. Au-delà de l’impératif moral et humanitaire, investir dans la prévention de la malnutrition constitue un investissement rentable et durable. Il est en effet prouvé que l’état nutritionnel d’une population a un impact favorable sur son espérance de vie, sur la productivité du travail, et par conséquent sur la croissance économique d’un pays.

Selon l’OMS, chaque dollar investi dans la prévention de la malnutrition chronique rapporte 16 dollars en retour de productivité. Par ailleurs, la malnutrition en bas âge est associée à des pertes économiques allant jusqu’à 11% du PIB. Enfin, en Afrique en général, une réduction des taux de retard de croissance à moins de 10% pourrait dégager des économies allant de 4 à 784 millions de dollars. C’est pourquoi, dira le représentant de l’Union européenne que ce genre d’activité d’intégrée permet de toucher du doigt ce que l’on fait concrètement et mieux ensemble. « Pour les européens, la sécurité alimentaire et nutritionnelle est un secteur prioritaire de concentration qui a été déterminé avec les autorités maliennes », a-t-il indiqué.