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Mahamadou Camara, des médias à la politique…

Dans un contexte malien o๠il faut gravir les échelons un à  un pour se hisser au sommet de l'état,…

Dans un contexte malien o๠il faut gravir les échelons un à  un pour se hisser au sommet de l’état, l’ascension politique de Mahamadou Camara apparaà®t fulgurante. Après un bac économique, il se tourne vers les études et obtient un DESS en gestion et commerce international à  la Sorbonne. Puis il fréquente HEC, la prestigieuse école des hautes études commerciales de Paris qui le prépare à  devenir un grand patron. Suivront des stages de qualification dans divers domaines. Mais C’’est au Groupe Jeune Afrique que Mahamadou Camara acquiert une expérience professionnelle dans la gestion, le journalisme, la communication et l’édition. En 2003, il devient Directeur adjoint de la publication Ecofinance du groupe de presse, puis Chef de cabinet de Béchir Ben Yahmed (BBY), magnat du groupe Jeune Afrique. Très vite, Mahamadou Camara sait gagner de la confiance de BBY, qui lui confie les rênes de titres phares comme The Africa Report, et plusieurs hors séries sur l’économie, un domaine pour lequel il se passionne. De fréquents allers retours au Mali, l’emmèneront ensuite à  s’installer à  Bamako, o๠il lance en 2009 le Journaldumali.com, un site d’actualité et d’information en ligne. l’entrepreneur touche aussi à  l’édition avec les Editions Princes du Sahel, la communication et la régie publicitaire à  travers plusieurs sociétés de droit malien. Les perspectives sont là  mais aussi les bonnes rencontres. Résultat, rigueur et amour du travail bien fait, sont les leitmotivs d’un homme à  qui ses collaborateurs ont du mal à  arracher un compliment mais qui lorsqu’il arrive, surprend toujours. « C’’est un homme sympathique, de prime abord, mais qui a des qualités indéniables de communicant et est très professionnel », commente un collaborateur. Des médias à  la politique Des affaires à  la politique, il n’y a qu’un pas. Une rencontre va modifier le destin de Mahamadou Camara. Elle a eu lieu pendant « les années Jeune Afrique », mais C’’est à  partir de 2009 qu’un rapport de confiance et d’affection s’établit avec Ibrahim Boubacar Keita. Le jeune entrepreneur deviendra l’assistant, le conseiller, puis le Directeur de cabinet du Président du Rassemblement pour le Mali (RPM) en 2011, à  une époque o๠ce dernier est dans le creux de la vague. Au moment o๠le parti des Tisserands s’apprête à  reconquérir Koulouba pour la présidentielle 2012, Camara a toutes les cartes en main pour relancer la communication de la machine RPM. Mais le coup d’état du 22 Mars 2012 ralentit les ambitions du parti et celles de toute la classe politique malienne aux abois. Il faut prendre son mal en patience. 2013 est l’année de tous les succès. Mahamadou Camara à  la veille de la présidentielle de sortie de crise, va participer au plus haut niveau à  la campagne du candidat IBK. « Il fait partie de ceux qui ont véritablement conçu le programme de cette campagne de bout en bout, et a joué un rôle clé en tant que porte-parole », confie un de ses proches. La campagne a été basée sur des slogans forts, comme « l’honneur du Mali, et le bonheur des Maliens », avec un accent sur la personnalité d’IBK. Les Maliens sont séduits. Le 11 août 2013, le succès sera total après la victoire éclatante d’IBK plébiscité à  78% des suffrages au second tour. Camara est nommé Directeur de Cabinet du chef de l’état, avec rang de ministre, en septembre 2013. Du Cabinet au ministère A la faveur du remaniement d’avril 2014, Mahamadou Camara, qui jouit de toute la confiance du président, se voit confier le portefeuille de l’économie numérique, de l’information et de la communication, un département, dont il n’avait pas souhaité prendre la charge en septembre 2013. Cette fois ci, nanti d’une expérience au plus haut niveau de l’Etat, il n’a pas hésité, conscient qu’il devra s’attaquer à  la réforme de l’audiovisuel. Il ambitionne aussi de faire aboutir le chantier de création d’une grande école de journalisme au Mali, dans un contexte o๠la profession est très peu réglementée et régie par les organisations faitières de la presse. Pour lui, les «technologies de l’information et de la communication sont un moyen d’accélérer le développement, à  travers la numérisation de l’administration et la démocratisation de l’Internet ». Gageons que le jeune ministre qui connait bien le secteur saura s’en tirer avec brio, sans oublier qu’il aura aussi pour mission d’optimiser la communication du gouvernement Mara. Mahamadou Camara est marié et père d’une fille. Il pratique le basket-ball et le tennis et parle Anglais, Malinké et Espagnol.