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Mahmoud Ould Mohamed : « Ce DDR accéléré est un premier processus de mise en confiance»

La cérémonie du lancement officiel du programme DRR des ex-combattants des groupes armés présents dans le MOC de Kidal, Gao…

La cérémonie du lancement officiel du programme DRR des ex-combattants des groupes armés présents dans le MOC de Kidal, Gao et Tombouctou a eu lieu le 6 novembre à Gao.  L’enregistrement des 1 600 premiers d’entre eux s’est tenu le lendemain. Mais les intéressés demandent des garanties sur certains points avant de s’engager dans un processus qui pourrait leur être fatal. Le porte-parole de la CMA, Mahmoud Ould Mohamed, présent lors du lancement, explique ses réserves.

Qu’est-ce qui explique les réticences des combattants à s’engager dans le processus ?

Ce sont des incompréhensions et un manque de communication. Depuis qu’on a déclenché le système de DDR accéléré, la  commission technique de sécurité (CTS) qui gère le MOC  n’avait pas fait de feedback aux intéressés par rapport aux questions qu’ils soulevaient, notamment sur les grades et les statuts de ceux qui sont morts ou blessés au cours des différents attentats. Ils attendent plus de réponses et d’éclaircissements que des questions de revendications. La commission DDR a péché sur ce plan pour n’avoir pas procédé à ces genres de flux d’information et de communications avec les intéressés. Au niveau de la CMA nous portons ces revendications à un niveau plus élevé, ce ne doit pas constituer un blocage pour nous.

Avez-vous la même compréhension du DDR que les autres parties ?

Nous avons la même vision que le gouvernement et la Plateforme. Le problème c’est beaucoup plus la commission DDR elle-même qui est un peu confuse, parce que son plan de travail n’est pas très clair. Elle pense que ce sont seulement des étapes pendant qu’il y a un travail de communication et d’appropriation qu’il faudrait faire avec les acteurs sur le terrain. C’est ce qui a péché.

En quoi le processus pourrait contribuer à la sécurité dans ces régions ?

C’est pour cela qu’on l’a appelé DDR accéléré, pour essayer de mettre en marche l’armée reconstituée qui commence avec le noyau du MOC. Ils vont faire les mêmes missions dévolues au MOC auparavant, que sont la sécurisation des institutions et les patrouilles mixtes. Ils vont rentrer dans le processus et être redéployé immédiatement. C’est le noyau de l’armée reconstituée.

Est-ce que l’objectif à terme d’un désarmement des groupes armés est atteignable ?

Une fois que le processus se met en place sur le plan politique et sécuritaire il n’y a aucun problème. Le désarmement n’a jamais été un blocage. Mais il a toujours été sur les avancées politiques. Ce DDR accéléré est un premier processus de mise en confiance entre les acteurs. S’il marche, désarmer devient une question banale.