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Maison de la presse : à quoi ça sert ?

Vingt et un ans après sa création, la mission de la Maison de la presse demeure encore inconnue du grand…

Vingt et un ans après sa création, la mission de la Maison de la presse demeure encore inconnue du grand public, voire de certains journalistes. À l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le mercredi 3 mai, voici quelques clés pour comprendre sa mission.

Des murs repeints, des salles aménagées, la Maison de la presse se prépare pour la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée chaque année le 3 mai dans le monde. Assis sous l’arbre autour d’une théière, des journalistes échangent avec gaité devant l’entrée. Si certains sont de passage, d’autres y passent la journée, ayant fait du lieu le siège de leur journal.

Depuis sa création en 1996, la Maison de la presse reçoit chaque année un fonds de fonctionnement de l’État appelé « aide à la presse ». De 200 millions de francs CFA, l’État a annoncé une réévaluation à 300 millions en 2016. Selon Dramane Aliou Koné (DAK), actuel président de la Maison de la presse, en 2016 l’aide reçue était de 293 millions. La somme est repartie entre sa structure à laquelle sont imputés entre 30 et 35 millions, et les organes de presse. L’URTEL, l’AMAP, l’ORTM et l’Essor reçoivent chacun 10 millions de francs CFA, selon Abdoul Thiam, administrateur délégué par intérim de la Maison de la presse. Mais alors que le président de la République a promis de porter la somme à 400 millions de francs CFA en 2017, certains professionnels se questionnent sur l’utilisation de ces fonds au niveau de la Maison de la presse. Selon son président, ils servent essentiellement à son fonctionnement.

Cette représentation faitière a pour « principale mission la formation continue des journalistes », affirme DAK. Elle initie en effet plusieurs formations à leur attention. Le partenariat signé avec l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille en France qui a permis de former une trentaine de jeunes journalistes maliens sur les fondements et les valeurs de la profession en est un exemple. Avec l’Institut français du Mali, la Maison de la presse offre aux journalistes des cours de français approfondis sanctionnés par des diplômes de l’État français. « Plus de 90 journalistes sont actuellement dans ces programmes », explique DAK. Issa Fakaba Sissoko, journaliste à Studio Tamani, déplore cependant le manque de formation. « La Maison de la presse peut faire mieux en offrant plus de formation aux journalistes, qu’ils soient vieux ou jeunes », dit-il. Pour DAK, le temps des séminaires est révolu, « nous souhaitons des formations qualifiantes avec à l’appui des diplômes ».

La Maison de la presse dispose de trois salles louées à 75 000 et 150 000 francs CFA par événement et loue également des locaux au Studio Tamani. Des fonds qui servent à payer les charges et l’entretien du bâtiment.