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Makan Koné : « Les journalistes doivent s’approprier la nouvelle maison de la presse ! »

Inaugurée le 30 décembre dernier, la nouvelle Maison de la presse du Mali est une promesse du chef de l'état…

Inaugurée le 30 décembre dernier, la nouvelle Maison de la presse du Mali est une promesse du chef de l’état envers la presse malienne. D’un budget d’un demi milliard de francs, l’édifice entend offrir aux journalistes Maliens, un cadre de travail adéquat et améliorer leurs conditions de travail. Interview franche du Président de la Maison de la presse, Mr Makan Koné. Journaldumali.com : Makan Koné, que va apporter cette nouvelle maison de la presse aux journalistes Maliens ? Makan Koné : Tout d’abord, je tiens à  remercier le chef de l’état et tous ceux qui ont contribué à  améliorer les conditions de travail des journalistes et pour aider la liberté de la presse au Mali. Ce nouvel espace offre un cadre de travail plus spacieux, et permettra des échanges fructueux entre journalistes. Journaldumali.com : Ce nouvel espace va-t-il réellement changer quelque chose à  la précarité ambiante des journalistes de la presse écrite malienne ? ] |b Makan Koné : Il ne s’agit pas seulement de locaux bien sûr, mais du rôle que joue la presse Malienne aujourd’hui. Elle contribue à  consolider la démocratie Malienne qu’elle a aidé à  porter au Mali lors de la révolution de Mars 1991. La presse aide à  l’édification nationale d’un pays comme elle l’a fait au Sénégal, au Burkina Faso ou au Burundi et C’’est le rôle que nous entendons jouer. JournalduMali.com : La liberté de la presse ? Les journalistes sont-ils vraiment libres au Mali ? Makan Koné : Lors de l’inauguration, deux animateurs humoristes ont averti le président de la république du rôle critique de la presse. Alors ne croyez pas que parce que le président de la république nous a financé que nous allons être forcément complaisants. On est tous maliens et chacun doit faire son travail avec professionnalisme et respect de l’éthique et de la déontologie du métier. Journaldumali.com : Quelle application voyez-vous des recommandations des 3è journées de la communication du Mali ? Makan Koné : Nous souhaitons que le ministère de la communication et des nouvelles technologies nous aide à  les appliquer. Vous savez, chacun doit respecter ses engagements, les autorités, la presse, les médias. Le président de la république a vu l’ancienne maison de la presse et il a dit qu’on vivait dans un garage. Alors il a promis ce nouvel édifice. C’’est chose faite ! Journaldumali.com : Justement, comment allez-vous animer cette nouvelle maison de la presse ? Makan Koné : La maison de la presse ne sera que ce que les journalistes voudront bien en faire. Je le répète comme je l’ai dit lors de l’inauguration, il faut que les hommes et femmes de médias s’approprient cet espace et pour cela, nous allons encourager les initiatives originales. Journaldumali.com : En tant que président de la Maison de la presse, quelle est votre vision personnelle de la vie de ce lieu ? Makan Koné : Au-delà  d’une simple maison de la presse, C’’est aussi un espace culturel que nous souhaitons promouvoir, un lieu d’échanges et de séminaires sous-régionaux. Nous avons une salle de 300 places qui peut accueillir des débats d’idées et même des spectacles. Cela participe, je le réitère à  l’ancrage démocratique au Mali. Journaldumali.com : Faut-il toujours mêler politique et journalisme ? Makan Koné : Non ! Nous ne faisons que jouer notre rôle de sentinelle en parlant d’ancrage démocratique. Aucun droit aujourd’hui n’est acquis que ce soit pour les journalistes ou les autorités quand aucune liberté n’est acquise. Mais nous hommes de médias, offrons des tribunes pour que chacun puisse s’exprimer librement. C’’est cela promouvoir la démocratie, tout en ayant un rôle régulateur pour éviter les dérives de toutes sortes. Journaldumali.com : Qu’en est-il du volet formation ? Cela a été évoqué lors de l’inauguration ? Makan Koné : Cela est prévu évidemment. Dans un premier temps, nous allons renforcer nos partenariats avec les associations maliennes, les ambassades, les consulats, tous les partenaires techniques et financiers pour promouvoir ce volet formation. Ensuite, nous allons organiser les rencontres sous-régionales comme celle de la Fédération Africaine des maisons et centres de presse. Il faut donner plus de visibilité à  cette nouvelle maison pour en faire un carrefour de la presse en Afrique. Pour cela, je suis en contact avec de nombreux éditeurs de presse africains. On va aussi combler les lacunes en formation de certains membres de notre corps de métier, par exemple les techniciens de l’ombre, les animateurs en radio etC’…Il ya beaucoup à  faire et les bonnes idées sont les bienvenues. Journaldumali.com : Envisagez-vous des créations d’emplois à  la nouvelle maison de la presse ? Makan Koné : Oui. Je suis en contact avec l’APEJ ( l’agence pour l’emploi des jeunes) afin de recruter des stagiaires, et un profil de permanent, une sorte de gestionnaire de la maison de la presse qui sera salarié et par la suite, envisager d’autres postes. Cela va avec les idées et initiatives des uns et des autres. Je suis ouvert aux propositions. Journaldumali.com : Vous souhaitiez je crois passer un message important lors de cette interview ? Makan Koné : En effet, je souhaite rassurer mes confrères qui pensent que l’état souhaite faire gérer la nouvelle maison de la presse par une personne qui ne soit pas un professionnel de la presse ( en l’occurrence, un membre du ministère de la communication et des nouvelles technologies ndlr). Je tiens à  le dire, la maison de la presse ne peut pas être un instrument politique et l’état n’a pas à  s’immiscer dans la gestion de la Maison de la presse. Journaldumali.com : Pour finir Makan Koné, que pensent les journalistes que vous côtoyez au quotidien, de ce nouveau lieu qui leur est dédié ? Makan Koné : Ils sont heureux et fiers d’avoir ce nouvel espace. Il n’ y aucune contrepartie à  donner à  l’état qui l’a financé, mais simplement pour eux, il s’agira d’être à  la hauteur de la tâche !