On s’attendait à  la voir lauréate du Prix Nobel de la Paix 2013. Ses admirateurs n’en ont pas moins salué son choix pour le Prix Sakharov, qui reconnait l’engagement pour les droits humais et la démocratie. La jeune militante a donc reçu ce mercredi son prix, au siège du Parlement Européen. L’histoire de Malala, c’est celle d’une jeune fille qui refuse de baisser les bras face à  l’obscurantisme et l’extremisme religieux. Pour son combat pour l‘éducation des jeunes filles au Pakistan, elle avait été désignée il y a exactement un mois, pour recevoir le Prix Sakharov 2013 de la Liberté d’ Esprit. Combattante de l’éducation Le 9 octobre 2012, deux tueurs montaient à  bord d’un petit bus ramassant les écolières de Mingora, chef-lieu de la vallée de Swat, aux portes des zones tribales du nord-ouest du Pakistan. Ils s’enquéraient de Malala et, sitôt l’adolescente repérée, lui logeaient une balle en pleine tête, la laissant pour morte. Elle survécut. Malala reprit connaissance six jours plus tard à  l’hôpital Queen Elizabeth de Birmingham, en Angleterre, o๠les médecins ont réparé sa boà®te crânienne. Elle conserve une légère paralysie de la bouche, une oreille déficiente et une foi renforcée dans sa mission. « J’ai été épargnée pour une raison, celle d’utiliser ma vie pour aider les gens », dit la jeune fille. L’éducation des filles, une obsession héritée de son père Ziauddin, directeur d’une école de Mingora. En 2009, alors que les talibans imposent leur ordre moyenâgeux sur sa vallée, la gamine résiste. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle ouvre un blog sur le site de la BBC. Le 3 janvier, elle écrit : « J’ai eu peur d’aller à  l’école parce que les talibans ont décrété une interdiction pour les filles. Aujourd’hui, il n’y avait que onze élèves sur vingt-sept à  l’école. » Très vite, Malala sort de l’anonymat et témoigne sur les télés d’Islamabad. Pourquoi cette prise de risques insensée ? « Je voulais défendre mes droits, avait déclaré l’adolescente, à  la télé britannique. Je ne me voyais pas passer ma vie entre quatre murs, à  cuisiner et faire des enfants. »