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Malamine Koné, PDG d’Airness

Modèle d'excellence pour les jeunes, homme d'affaires et PDG de la marque de sport AIRNESS, Malamine Koné n'en finit pas…

Modèle d’excellence pour les jeunes, homme d’affaires et PDG de la marque de sport AIRNESS, Malamine Koné n’en finit pas d’étonner et de créer l’engouement. Admiré pour son mécénat, il multiplie les actions de solidarité un peu partout en Afrique de l’ouest, au Sénégal, au Mali, son pays de naissance mais aussi au Niger, o๠il était cette année le parrain d’honneur du FIMA (le festival international de la mode Africaine) pour la seconde fois . Il en a aussi profité pour rencontrer et encourager les femmes artisanes du SAFEM qui se déroule au même moment à  Niamey. Pour ce natif du Mali, retourner aux sources est primordial, mais aussi rencontrer les siens et susciter l’espoir vers l’entreprenariat et les porteurs de talent, ceux qui créent et innovent, à  l’image d’Airness, une histoire atypique, mais une réussite incontestable pour Malamine Koné. Le défi est à  présent tourné vers demain. Il vient tout juste de recevoir le Prix  » Business Medays » à  Tanger au Maroc et qui récompense la ténacité d’un jeune dirigeant d’entreprise. Rencontre Journaldumali.com : Vous avez été cette année le parrain du FIMA pour la seconde fois ? Malamine Koné : J’ ai déjà  été parrain en 2007, et J’ai découvert le Niger en menant quelques actions de solidarité, mais cette année, J’ai voulu aller un peu plus loin et rencontrer la communauté malienne de Tilabéry et rendre hommage aux sinistrés d’Agadez en leur faisant quelques gestes. On a aussi vu les jeunes étudiants de l’université et rendu visite aux jeunes de la rue, exclus du circuit scolaire. On y a apporté des équipements scolaires, des cahiers, et permis la construction de salles de classe. Et J’ai aussi rencontré les femmes artisanes du Safem, ce qui a été un plaisir et les artisans maliens. Pour le Fima, ce qui m’a plu, C’’est qu’il a été tourné vers l’entreprenariat et la solidarité. Journaldumali.com : Parlez-nous des actions de solidarité que vous menez un peu partout en Afrique ? Pourquoi cette démarche altruiste ? Malamine Koné : Le mois de la solidarité initié au Mali devrait être reproduit partout. Le message clé, C’’est que la solidarité doit être un geste quotidien et cette année, je profite d’être à  Niamey pour le Fima, pour montrer que la solidarité n’a pas de frontières, et que les Maliens peuvent être solidaires des autres , d’o๠l’importance de ces actions. Journaldumali.com : Vous avez aussi rencontré les femmes du SAFEM et ces artisanes bataillent pour leur autonomie, quels conseils leur avez-vous donné en tant qu’entrepreneur et patron d ‘AIRNESS ? Malamine Koné : On se bat tous pour valoriser l’entreprenariat féminin ! La solution est entre nos mains ! Il faut qu’on devienne tous consommateurs de nos produits , voilà  la solution. Il y a un marché qui se créée quand il y a une demande. Au Sénégal, J’ai rencontré une artisane qui disait, nous on a beaucoup d’idées , on crée mais il y a que les européens qui l’achètent! Est-ce que vous trouvez ça normal ? Alors comment peut-on vouloir aider nos artisanes, si on n’achète pas leurs produits. Il faut qu’on apprenne à  aller visiter les salons. On a pas l’habitude de sortir pour se rendre à  ce genre d’évènement. Mais le jour o๠on consommera leurs produits, on commencera à  donner une chance à  nos artisans tout simplement ; Personnellement, je veille à  m’habiller avec les tenues de nos créateurs et C’’est la seule solution. Journaldumali.com : A Tilabéry, vous avez rencontré la communauté Malienne, pourquoi ce lieu ? Malamine Koné : Tilabéry est représentatif par sa forte communauté Malienne et je souhaitais m’y rendre pour rencontrer différentes associations, mais surtout, C’’est le mot d’un jeune handicapé rencontré sur place et qui m’a dit : «Aidez-nous pour que nous ne soyons plus aidés », qui m’a profondément touché. Voilà  C’’est la meilleure réponse que pouvait donner ce jeune à  Barack Obama, pour son discours à  Accra ! Mendier ne sert à  rien et il faut absolument travailler, se donner la main, s’unir pour pouvoir espérer bâtir quelque chose de solide. Journaldumali.com : Le problème se situe aussi un peu du côté de nos gouvernements, qui tendent la main à  l’occident. Le Mali reçoit pas mal d’aides financières mais on a l’impression que tout le monde n’en bénéficie pas ? Malamine Koné : Je suis ce qui se fait au Mali. On a un grand pays o๠beaucoup reste à  faire mais J’ai envie de dire que le Mali avance, à  son rythme et J’ai confiance en ce pays, car on a réussi là  ou beaucoup échouent. On a une véritable démocratie aujourd’hui et C’’est l’une de nos fiertés. Beaucoup d’initiatives sont prises aujourd’hui, je pourrai citer l’APEJ (l’agence pour l’emploi des jeunes),l’ANPE. Ici au Niger, on ne connaà®t pas la démocratie et je suis persuadé que le Mali a une longueur d’avance. Il faut essayer de donner confiance à  la jeunesse et quant on a les moyens, financer quelques projets. Il ne faut pas que tout vienne de l’extérieur. Mais je voudrais ajouter que ce qu’on pense de l’Africain n’est pas forcément sa véritable image. l’Africain attend aujourd’hui un peu de considération, de l’attention et de l’écoute. J’ai discuté avec beaucoup de jeunes, qui me disent : « Mr Koné, on n’a pas besoin d’argent, on a un projet, est-ce que vous pouvez nous aider avec votre expérience, on a juste besoin de ça » et il faut être disponible pour eux. Journaldumali.com : Ca passe aussi par un changement de mentalité ? Malamine Koné : La solution C’’est vous ! Le Mali va fêter le cinquantenaire l’année prochaine. Et je crois qu’il va se passer beaucoup de choses pour tous les pays qui fêteront cet évènement. Je serai associé à  plusieurs projets sur lesquels je réfléchis encore. Vous savez les futurs dirigeants de demain, seront les jeunes Des jeunes qui ont vécu des choses et qui comme vous, pourront apporter leur expérience à  leurs pays d’origine pour le construire. Il faut une nouvelle vision de l’Afrique. Et cette vision elle sera forcément jeune. J’en profite pour dire que votre site Journaldumali.com est génial, très bien fait et C’’est aussi un exemple d’entreprenariat. Journaldumali.com : Quel regard portez-vous sur cette mode Africaine célébrée au FIMA ? Malamine Koné : J’ai vu de beaux défilés et je trouve que ça s’améliore d’année en année. La mode évolue, et le concours de jeunes stylistes m’a épaté. Maintenant, ce qu’il faut C’’est la commercialisation. Si on veut donner un coup de pouce à  nos créateurs, on doit consommer leurs produits comme je l’ai expliqué déjà . C’’est comme ça que les créateurs vont gagner. Une artisane sénégalaise de Dakar m’a dit que ses seuls clients étaient des européens et C’’est scandaleux. Symboliquement, J’achète toujours quelque chose lorsque je viens en Afrique. Alors, allons au-delà  des mots et soyons dans le concret. Si on veut que l’Afrique avance, il ne faut seulement nommer un ministre des Maliens de l’extérieur, mais aussi impliquer la diaspora dans les décisions. C’’est incontournable. Journaldumali.com : Quel sera son rôle ? Malamine Koné : Il faut donner plus d’importance à  cette diaspora, l’impliquer dans tout ce qui se passe au Mali et aujourd’hui, je déplore simplement que cette force ne soit pas plus utilisée à  bon escient. Journaldumali.com : Malamine Koné envisage t-il de faire de la politique un jour ? Malamine Koné : La politique C’’est un métier. Les Affaires, C’’est autre chose. Maintenant, qu’est-ce qu’on entend par politique ? Réussir dans les Affaires signifie t-il qu’on peut faire de la politique ? Je vous pose la question. Journaldumali.com : La ville de Kayes au Mali, est une ville, o๠la jeunesse immigre beaucoup. Qu’est-ce qu’on fait pour les retenir ? Malamine Koné : Il faut créer des conditions pour que les Africains restent dans leur pays d’origine parce qu’on est entrain de passer au stade de l’humiliation avec les expulsions, les refoulements. Lorsque J’ai été en Espagne, des espagnols m’ont dit : « on n’ose plus aller se baigner parce qu’il y a tellement de corps dans la mer… », vous imaginez ! Cela m’a profondément choqué. Mais le problème en Afrique,C’’est qu’on aime regarder ce que font les autres, or il faut qu’on explique aux Africains que l’eldorado n’est pas toujours idéal. Il faut qu’on construise chez nous pour ne plus aller ailleurs. Regardez l’exemple de la Chine. Aujourd’hui, elle est devenue une puissance économique et il n’y a pas de secret, à  part le travail. Il faut qu’on accepte les sacrifices, le travail pour y arriver. Or nous en Afrique, on veut tout tout de suite ! Pourtant, il faut être patient, car dans la vie, tout arrive à  point pour qui sait attendre. Journaldumali.com : Justement Airness, C’’est un succès, mais aussi un défi, quels sont les projets pour demain ? Malamine Koné : Vous savez l’histoire d’Airness est atypique. C’’est parti de la passion d’un homme convaincu par son projet et qui a su insuffler cette conviction à  son entourage et l’entourage vient quant il est convaincu. Et ensemble, on peut bâtir, car il faut qu’on apprenne à  travailler en équipe. C’’est essentiel et primordial pour réussir. Mais ce sont les jeunes qui vont construire demain. Quant à  nos projets, nous sommes invités au Maroc pour le Medays. Ils ont décidé de me remettre un prix, celui du meilleur businessman à  Tanger. Et J’en profiterai aussi pour rencontrer la communauté Africaine, ensuite, J’irai en Afrique du Sud, invité par l’organisation de la Croix Rouge pour mener des actions, ce sera en Décembre. Pour 2010, on attend la célébration du Cinquantenaire et le Niger m’a déjà  sollicité pour un évènement mais je serai surtout présent au Mali pour les différentes manifestations. C’’est important !