Politique




Mali – CEDEAO : à quand la fumée blanche ?

La visite du médiateur de la CEDEAO au Mali, du 18 au 20 mars 2022, n’a pas permis de trouver…

La visite du médiateur de la CEDEAO au Mali, du 18 au 20 mars 2022, n’a pas permis de trouver un accord sur la durée de la transition. Alors que les deux parties ont réaffirmé leur disponibilité à poursuivre le dialogue, un dénouement est toujours attendu dans les meilleurs délais.

Dans un premier temps fixé à 36 mois, puis à 29 mois et ensuite ramené à 24, le délai pour la durée de la transition proposé par les autorités maliennes lors des consultations  n’a pas été accepté par le médiateur de la CEDEAO.

« Le médiateur a réaffirmé sa volonté de continuer à discuter avec les autorités maliennes afin de convenir d’un calendrier de transition acceptable », a précisé le communiqué final de la CEDEAO en date du 20 mars 2022. Il a en outre demandé au Comité local de suivi et aux experts de « poursuivre leur travail avec les autorités maliennes ».

Pour le gouvernement de transition, qui met en avant sa « bonne foi » et sa « détermination » à trouver une solution consensuelle avec la CEDEAO, les 24 mois sont incompressibles.

Goodluck Jonathan a déjà rendu compte de l’évolution des discussions et des nouvelles propositions des autorités maliennes au Président en exercice de la CEDEAO, le Président ghanéen Nana Akkufor Addo et, selon une source proche du dossier, les Chefs d’États de l’institution sous-régionale devraient à nouveau bientôt se réunir pour plancher sur le cas de la transition malienne. Aucune date n’est pour l’heure avancée.

« La chose la plus importante est qu’à partir du 25 mars, en principe, le nouveau Président (selon la première charte de la transition) devait être installé. Donc, pour la CEDEAO, cela doit être le début d’une nouvelle transition », glisse notre source. La possible implication du Président sénégalais Macky Sall, Président en exercice de l’UA,  pourrait selon certaines infos permettre de lever les points de blocage.

Compromis imminent ?

« Les discussions vont se poursuivre pour arrondir les angles concernant les propositions qui sont sur la table. C’est ce travail qui continue, pour le plus grand bonheur de tout le monde. Chacun à son niveau a perçu la nécessité de classer ce dossier », affirme une autre source à la CEDEAO, qui a requis l’anonymat

Selon cet interlocuteur, l’organisation sous­-régionale a conscience des défis auxquels le Mali fait face et des efforts seront fournis pour trouver rapidement une issue et permettre la levée des sanctions qui pèsent sur le pays.

Pour l’analyste Dr. Abdoul Sogodogo, Vice-doyen de la Faculté des Sciences administratives et politiques (FSAP) de l’USJPB,  pour parvenir à un compromis dans ce « conflit de principes et de valeurs » qui oppose la CEDEAO et le Mali, il faudra privilégier l’approche axée sur les intérêts et « surtout arrêter de confondre les acteurs et le problème ».

« Il n’est pas utile de diaboliser le gouvernement de la transition malienne en le traitant de « junte militaire illégitime et illégale » ou encore de juger la CEDEAO comme un « valet au service de la France et de l’Occident », préconise-t-il.

« On devrait avoir le courage d’aller vers des solutions qui tiennent compte des besoins et des intérêts des parties en première et seconde lignes », ajoute celui qui insiste sur la bonne volonté des acteurs dans la réussite ou l’échec d’une médiation.

Selon notre source interne au niveau de l’institution sous-régionale, la volonté ne fait pas défaut. « Il y a une réelle  volonté de part et d’autre d’avancer rapidement pour prendre en compte les défis qui sont en train d’émerger », soutient-t-elle.

Mohamed Kenouvi