Le MRTC (Malaria research and training center) a découvert un nouveau variant du virus responsable du covid-19. Il s’agit d’un variant anglais dont l’origine vient du Nigeria appelé « variant Anglais/Nigeria », ont annoncé, vendredi 4 juin des chercheurs du MRTC lors d’une conférence de presse à Bamako.
Le variant identifié provient d’un prélèvement du laboratoire de l’Institut national de santé publique en date du 4 avril dernier. Le porteur est un voyageur désirant obtenir un certificat de test covid-19 PCR négatif.
La découverte a été faite par l’unité de génomique fonctionnelle du MRTC le jeudi 3 juin. Le variant, appelé B1 525, est l’un de ceux découverts en Grande Bretagne mais dont l’origine remonte au Nigeria. « Quand nous avons acquis la technologie, nous avons mis en place un système qui nous permettait de recueillir des prélèvements de cas de covid-19 des principaux labos. Lorsque nous recevons les différents prélèvements, l’équipe technique procède à l’extraction de l’ARN virale et à la séquence du virus qui consiste à détecter l’ensemble de son code génétique. C’est après cela qu’on a fait une comparaison de la composition de ce virus avec les virus antérieurs et c’est cette comparaison qui permet de savoir s’il y a des différences ou pas entre le virus que nous avons ici et les virus connus. Et quand il y a un certain nombre de différences identifiées, c’est là qu’on parle de variant. C’est lors de la troisième vague qu’on a identifié l’un des variants découverts en Grande Bretagne mais dont l’origine remonte au Nigeria », explique le Dr Abdoulaye Djimdé, Directeur du MRTC.
Une aubaine dans la lutte contre la covid-19
Le variant découvert est plus contagieux et plus dangereux par rapport à l’ancien. Sa découverte va permettre, selon les chercheurs, à réadapter le dispositif de lutte contre la pandémie car, « ce variant peut infecter notre capacité diagnostique. Ainsi l’importance de sa découverte, va nous permettre de comprendre la dynamique de l’infection », se réjouit Seydou Doumbia, président du comité scientifique covid-19.
Le Dr. Abdoulaye Djimdé abonde dans le même sens en précisant que « cette découverte permet d’affiner le diagnostic. La connaissance de ces variants nous permet de savoir quels sont les kits qui sont les plus propices à détecter le virus du covid-19 dans notre pays. Et avec le temps lorsqu’on va avoir plus de moyens pour faire ce travail de façon régulière » ça permettra de suivre « la traçabilité de l’évolution de l’épidémie qui aboutira à des prises de décisions sanitaires adaptées. »
Créé en 1992, le MRTC est un centre de recherche par excellence sur le paludisme. En décembre dernier, il a réussi à séquencer le génome du virus de la covid-19 au Mali, en déterminant son matériel génétique.
Boubacar Diallo
