Société




Mali – Cuisine de rue : Un métier, une dynamique qui se distingue

Elle s’appelle Batoma Keita. Mariée, c’est une mère de huit enfants qui partage sa vie entre sa famille et le…

Elle s’appelle Batoma Keita. Mariée, c’est une mère de huit enfants qui partage sa vie entre sa famille et le petit commerce dans lequel elle s’est lancée depuis déjà six ans. Malienne, elle a posé son étable de commerce à l’ACI 2000 un quartier huppé de Bamako, la capitale du Mali.

Ses journées commencent à trois heures du matin confie-t-elle. Une routine qu’elle a su apprivoiser à la première sonnerie de son réveil programmé pour la circonstance. Femme au foyer, elle s’est lancée dans le commerce du petit déjeuner et du déjeuner. Pour être là avant les travailleurs de la cité, riverains de son lieu de commerce, après le réveil, elle se met aux fourneaux. Première étape apprêter le nécessaire pour le petit déjeuner car avant huit heures du matin, les recettes doivent être soigneusement préparées et prêtes à être servies aux premiers clients. 

Le menu du petit déjeuner que nous ne saurons détailler est en substance composé de sandwich, viande hachée, haricot, banane plantain (aloko), des œufs, du riz, des pattes alimentaires, des frites de pomme de terre ou du pain. Les prix se fixent en fonction du besoin du client : 150, 200, 300, 500 FCFA ou plus pour le petit déjeuner qui se vend généralement depuis 7h jusqu’à 11 voire 12h30. 

Les clients chaque matin s’arrachent le menu de Batoma et les mêmes sont au rendez-vous l’après midi pour le déjeuner qui se vend de 500 à 1000 FCFA entre 12h30 et 15H. Rencontré sur place à l’heure du déjeuner, Seydou Traoré, chef chantier d’un immeuble à l’ACI 2000 explique sa présence sur les lieux : « On choisit de venir ici parce qu’elle (Batoma ndlr) fait bien la cuisine et elle est propre. Je suis chef de chantier d’un immeuble à huit étages et c’est ici que j’oriente tous les manœuvres avec qui je travaille.» 

 

 

Comment elle fonctionne notre cuisinière du jour? La réussite de chaque journée est toujours fonction du rendement de la veille. Les recettes enregistrées pour la vente du déjeuner, après le bénéfice enlevé pour les petites dépenses personnelles du quotidien, le capital est utilisé pour acheter les ingrédients du petit déjeuner du lendemain. Le cycle se répète ainsi pour le déjeuner. Une chaîne qui, si elle est brisée bouleverserait sans doute le système de production et de gestion qui permet à la jeune femme de fidéliser ses clients. 

En cette période de crise sanitaire, la vigilance en ce qui concerne les conditions d’hygiène est de mise. Quand on lui demande sa connaissance sur la Covid-19, elle répond que c’est une maladie transmissible qui exige le respect de certaines règles d’hygiène. Notre commerçante du jour précise que pour lutter contre cette maladie, « se laver les mains fréquemment au savon reste le moyen le plus sûr » à côté du « gel hydroalcoolique que l’on peut utiliser ». Mais pour Batoma, sa méthode reste le lavage des mains fréquents parce qu’elle est toujours en interaction avec ses clients.

Idelette BISSUU