Ballan Diakité, analyste politique, chercheur au CRAPES est l’invité des 3 questions de la semaine. 

Comment analysez-vous les appels à la démission du Président IBK ?

Cette position du M5-RFP est issue d’un ensemble de faits et de constats. C’est un ensemble de frustrations qui s’exprime aujourd’hui. Cela fait très longtemps que la colère est là et s’exprime à voix basse. Mais, à un moment donné, elle explose. C’est ce qui s’est passé le 5 juin. Les gens demandent la démission du Président de la République parce que c’est la première institution du pays et qu’on sait que l’ensemble de l’architecture institutionnelle du Mali dépend de lui.

Sa démission serait-elle salutaire pour le pays ?

Salutaire, je ne saurais le dire, parce qu’il faudra voir aussi les conséquences. Mais, quoi qu’il en soit, il n’y a que deux hypothèses. Soit le Président démissionne et cela suppose un appel à une concertation nationale, soit il ne démissionne pas et dans ce cas il faudra bien évidemment entamer des négociations.

Que doit-il faire pour sortir de la crise ?

En cas de non démission, qu’il engage des pourparlers. Quand cela ne va pas à un moment donné, il doit descendre du haut de son fauteuil présidentiel, aller à la rencontre des personnes et discuter avec elles. La foule qui est sortie le 5 juin est extrêmement significative. Ce sont la quiétude et la paix sociale même au Mali qui sont en danger.