Culture




Mali – Fouken J : La tornade

Après ses deux premiers albums solo, le rappeur Fouken J revient avec une nouvelle composition, cinq ans après son dernier…

Après ses deux premiers albums solo, le rappeur Fouken J revient avec une nouvelle composition, cinq ans après son dernier opus.

Le coronavirus aura été un grain de sable dans sa mécanique bien huilée. La règle des cinq ans qu’il s’évertuait à respecter depuis la sortie de son premier album (Policikè – taximan), en novembre 2010, a depuis glissé. Cet album sera suivi d’un deuxième (Chitanè ka Cafédji), « le café de Satan », mis dans les bacs en 2015. Il aura donc fallu la Covid-19 et ses conséquences restrictives pour retarder sa dernière production, qui ne sera disponible que le 1er avril prochain. Intitulé « Founou Founou », « Tornade au 3ème degré », ce nouvel album contiendra neuf titres, des compositions sur lesquelles l’artiste préfère jalousement garder le secret, afin, selon lui, de préserver le suspense. Le rappeur a toutefois dévoilé une tracklist sur les réseaux sociaux, avec cinq invités dont Tal B, Weei Soldat ou encore Memo All Star. Et Seydou Coulibaly, son nom à l’état-civil, l’assure, « chaque son raconte une histoire à part » et « ce sera du lourd », promet-il. Un des morceaux est notamment dédié au basketteur Cheick Diallo, qui, après quatre saisons en NBA, a rejoint la Russie en février dernier.

Style Fouken J

Même si le F toujours collé sur une partie de sa joue n’a pas donné lieu à une mode, comme ce fut le cas des sparadrap du footballeur Mamadou Bagayoko ou du rappeur américain Nelly en 2002, le chanteur en est persuadé, la musique Made in Fouken J fait toujours recette, même une décennie après. Un style qui fait autant appel à l’humour qu’à la morale. Une manière caustique de décrire le quotidien et une volonté d’éduquer tout en décrochant un sourire, un juste milieu pas toujours évident à trouver pour ce trentenaire « tombé comme ça » dans la musique. Un milieu plombé par les méventes des albums et estropié par la piraterie. Mais plus les défis sont grands plus grandes sont les ambitions. Pas de doutes pour le « taximan » sur le succès de son album à venir. « J’ai mon public, j’ai mon style. C’est un style sur lequel je n’ai pas de concurrent. Le reste est connu de mes fans », affirme-t-il, sans s’épancher plus sur la question. Dans l’air du temps et pour améliorer et sûrement mieux contrôler les ventes de l’album, ce troisième opus sera en vente sur la plateforme Empire Afrique, avec laquelle l’artiste a signé un contrat.

Boubacar Sidiki Haidara