Mali-France : dans la continuité

Le 2 février 2013, en pleine opération Serval, le Président François Hollande s'était rendu à  Sévaré, Bamako et Tombouctou oๅ

Le 2 février 2013, en pleine opération Serval, le Président François Hollande s’était rendu à  Sévaré, Bamako et Tombouctou o๠les Maliens manifestèrent leur gratitude pour l’action militaire de la France qui avait permis la déroute des djihadistes. Plus de deux ans après, même si la côte d’amour est depuis moins élevée, la France, parfois accusée de partialité dans la question du nord, demeure un partenaire privilégié pour le Mali. ssistance financière ». La coopération militaire est celle qui a fait couler le plus d’encre et de salive. Signé il y a tout juste un an, l’accord de coopération militaire « participe à  une paix et à  une sécurité durables et est compatible avec les engagements de chaque à‰tat dans le cadre de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations unies », selon Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. La France participe également à  la mission européenne de conseil et de formation (EUTM) au profit des forces de sécurité, en mettant à  disposition des coopérants militaires. Pourtant, cette forte présence française dans le champ militaire n’est pas toujours positivement perçue et de nombreuses critiques vont dans le sens de celle de Maitre Cheick Oumar Konaré, avocat malien. « Les relations franco-maliennes se sont renforcées à  la faveur de l’intervention de la force Serval, en janvier 2013. Mais depuis, la France exerce une véritable tutelle sur le Mali, lequel n’est pas près de s’émanciper au vu de son armée en lambeaux et de son économie sinistrée », assure le juriste. Sur le plan économique justement, la France a marqué les esprits en annonçant au début 2015 l’annulation de la dette pour un montant de 64,8 millions d’euros, soit environ 42,5 milliards de francs CFA. Quant à  l’Aide publique au développement, elle intervient sous différentes formes : appui budgétaire (19 milliards en 2014), appui à  la gouvernance (2,8 milliards), développement économique et rural (5,2 milliards), projets et programmes sociaux (4,2 milliards), aide humanitaire (1 milliard), etc. Premier bailleur bilatéral du Mali, et second contributeur au Fonds européen de développement (68 milliards pour 2014-2018), la France envisage d’engager 472 millions d’euros de projets de développement sur la période 2014-2018. Les investisseurs français sont également de retour, plaçant le Mali au rang de 3ème pays d’accueil de la sous-région avec un stock de 3,4 milliards de dollars (31% PIB) en 2013. « La vieille francophilie d’IBK, la complicité politique qui le lie à  François Hollande et la volonté française de contrôler durablement le Sahel ne favoriseront pas une atténuation de la domination politique, économique et militaire de la France sur le Mali », poursuit Me Konaré, qui se demande ce qu’y gagne le Mali. « Peut-être la garantie de son existence en tant qu’à‰tat et une certaine assistance financière ».