Mali: la guerre médiatique fait rage

«Du choc des idées, faire jaillir l'étincelle de vérité qui libère et construit»...«Notre rôle n'est pas de plaire ou déplaire.…

«Du choc des idées, faire jaillir l’étincelle de vérité qui libère et construit»…«Notre rôle n’est pas de plaire ou déplaire. Il est de tremper la plume dans la plaie» Pour les journaux maliens, le temps est à  l’application des devises affichées en première page. Informer, éclairer, dévoiler, n’ont jamais été plus important qu’à  l’heure o๠indépendantistes, djihadistes, militaires et politiciens se disputent le Mali. Ni plus risqué. Jusqu’alors classé parmi les pays du continent les plus respectueux de la liberté des médias part Reporters sans Frontières, le Mali est devenu en quelques mois dangereux pour les journalistes. Militaires au Sud et djihadistes au Nord n’ont pas hésité, entre autres intimidations, à  s’en prendre physiquement à  un directeur de publication remuant ou à  un animateur de radio, qui osait se mettre en travers de la charia. Entre presse et putschistes, l’opposition était naturelle. Contrairement à  une large partie de la population malienne, les journaux ont accueilli avec hostilité le coup d’Etat du 22 mars et ont réservé au capitaine Amadou Aya Sanogo et à  ses hommes un accueil peu chaleureux dans leurs colonnes. «Au Mali, la presse privée est née dans un contexte de lutte pour la démocratie», rappelle Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos, créé en 1989 par l’ancien président Alpha Oumar Konaré, deux ans avant la chute du dictateur Moussa Traoré. Une médiatisation insuffisante Moteur de la démocratie il y a vingt ans, la presse a, dans son ensemble, échoué à  imposer le Nord et ses drames en devenir sur le devant de la scène médiatique et politique ces dernières années. Le Mali a couru droit à  sa perte, sans contre-pouvoirs suffisamment forts ou courageux pour lui barrer l’entrée d’un tunnel sans issue. Dans les premiers jours de l’offensive du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en janvier, une partie de la presse a dans un élan patriotique épousé aveuglement la communication de guerre du gouvernement, comme certains médias occidentaux l’ont fait avec celle du MNLA. Les communiqués peu transparents se succédaient jusqu’à  ce que fin janvier, les familles des militaires engagés dans le Nord se rendent compte que les comptes-rendus officiels et ceux des médias reflétaient très peu le calvaire que subissaient leurs parents, et décident d’aller interpeller Amadou Toumani Touré jusque dans son palais présidentiel…lire la suite sur Slateafrique.com http://www.slateafrique.com/92859/mali-la-guerre-mediatique-fait-rage-bamako