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Mali: L’attaque d’un village peul fait plus de 100 morts dans le centre du pays

Un bilan officiel qui ne cesse de s’alourdir. L’attaque ce samedi d’un village peul du centre du Mali par des…

Un bilan officiel qui ne cesse de s’alourdir. L’attaque ce samedi d’un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons a fait plus 100 morts, selon les autorités locales. Un bilan confirmé par une source de sécurité et une association.

Un précédent bilan de cette attaque dans le village d’Ogossagou-Peul faisait état d’au moins une cinquantaine de morts. « Le nouveau bilan est de 115 morts », a affirmé à l’AFP Cheick Harouna Sankaré, le maire de la localité proche de Ouenkoro, expliquant que les corps de personnes portées disparues avaient été retrouvés.

Violences intercommunautaires fréquentes.

L’attaque s’est produite dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, où ces violences intercommunautaires sont particulièrement fréquentes.

« Village de Ogossagou-Peul : plusieurs dizaines de morts dont le chef du village et sa famille, le marabout Bara Sékou Issa et toute sa famille », a affirmé dans un communiqué l’association de défense des droits des populations pastorales Kisal, faisant également état d’autres attaques dans des villages avoisinants, sans avancer de bilan.

Selon deux témoins interrogés séparément par l’AFP, « presque toutes les cases du village ont été brûlées par les chasseurs traditionnels ».

« Groupes d’autodéfense ».

Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres « groupes d’autodéfense ».

Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU.

Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les djihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.