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Mali : le journaliste face à la campagne électorale

En période électorale, le journaliste joue plus que jamais un rôle de contre-pouvoir et d'observateur indépendant qui lui incombe. Il…

En période électorale, le journaliste joue plus que jamais un rôle de contre-pouvoir et d’observateur indépendant qui lui incombe. Il a le devoir de jouer ce rôle avec intelligence. l’objectif est d’avoir au final une meilleure maà®trise de son métier. Il contribue ainsi au meilleur exercice de la démocratie. Le Mali traverse une période de conflit sans précédent. Les médias en cette période électorale constituent avant tout un lieu de compréhension de la situation, un lieu d’apaisement des C’œurs mais aussi un moyen de véhiculer les informations les plus exactes possibles. Le support médiatique est également le créneau pour les candidats à  la présidentielle de pouvoir faire entendre leurs voix et les programmes qu’ils proposent afin d’inviter les électeurs à  voter pour eux. l’idéal est que tout ceci se passe dans le calme et la communion totale. La radio, la presse écrite, la presse en ligne et la télévision ont tous le même rôle à  jouer lors d’un processus électoral. La différence en est que, ces supports ont tous leur particularité. Le contexte socio-politique du Mali est particulier pour la tenue de ces élections générales dont l’une est prévue le 28 juillet, à  savoir l’élection présidentielle. Le métier de journaliste est encadré par des règles et des valeurs universelles qui sont l’éthique et la déontologie. Leur pratique est permanente chez tout journaliste. A l’ORTM (office de radiodiffusion télévision du Mali), C’’est le Comité National de l’Egal Accès aux Médias (CNEAM) qui établit le programme de diffusion des temps d’antenne accordés aux candidats « Les candidats choisissent les meetings qui doivent être couverts et diffusés à  la télévision. Deux meetings de trois minutes chacune passent dans le journal de 20H. Nous accordons également dix minutes à  chaque candidat dans un entretien électoral o๠ils exposent leurs projets de société. En dehors de cela, tous les candidats ont droit à  cinq minutes pour les messages de campagne » explique Sidiki Dembélé, rédacteur en chef de la télévision. l’effectif réduit dans les rédactions peut être handicap Le journal « Les Echos » est un quotidien malien qui existe depuis 24 ans. Il possède une longue tradition de couverture des élections. Le journal a couvert tous les élections depuis l’avènement de la démocratie au Mali « Nous ciblons les quatre candidats que nous pensons susceptibles d’être en première ligne. Un journaliste est détaché pour suivre les activités de ces candidats. Nous veillons à  ce que ce soit le journal même qui prenne en charge les journalistes afin d’éviter les accointances. Ils sont accrédités auprès des équipes de campagne. Ils sont obligés de garder leur arbitre et d’observer une distance affective. Quant aux autres candidats, nous couvrons leurs activités en fonction de la disponibilité des reporters et de la pertinence des activités annoncées » affirme Alexis Kalembry, Directeur de publication du quotidien «Les Echos ». l’une des phases la plus importante de cette présidentielle est la situation de la liste électorale. A la radio Guintan, une émission journalière est consacrée à  l’état des retraits de cartes NINA dans les différents lieux pour cela. Des reportages sur les activités des candidats sont aussi prévus. « Nos reporters ne sont pas assez nombreux pour suivre tous les candidats. l’effectif réduit est un handicap pour nous mais cela n’empêche pas de véhiculer l’information. Mais ça aurait ou être plus intéressant si nous parvenions à  donner l’information en temps réel en suivant les candidats dans leurs activités de campagne électorale » explique Ange De Villiers, rédacteur en chef de la radio Guintan de Bamako. D’autres radios telle que Kledu consacrent également une grande part au traitement de l’information lié à  la liste électorale et à  la distribution des nouvelles cartes d’électeurs qui comportent désormais le NINA (numéro d’identification nationale). « Nous faisons passer le résumé des projets de société de tous les candidats en 8 minutes dans le journal de 7h et celui de 16h. Une large part est consacrée aux cartes NINA, ici à  Bamako et dans les régions notamment là  o๠Kledu est diffusée (Ségou, Sikasso et Kayes) » relate Bakary Cissé, rédacteur en chef de la radio Kledu. Les élections peuvent représenter un facteur d’affirmation et de consolidation du processus démocratique, tout comme elles peuvent se transformer en une menace contre la paix et la stabilité. Les journalistes maliens sont conscients de cet état de fait. La période de crise que traverse le pays constitue un facteur de plus pour inciter les hommes de médias à  plus de transparence et d’équité dans leur travail afin de garantir une période d’élections paisible.