Mali: les réfugiés craignent de ne pas pouvoir voter

L'armée malienne est entrée, vendredi 5 juillet, pour la première fois dans Kidal, ville du Nord, occupée par les djihadistes…

L’armée malienne est entrée, vendredi 5 juillet, pour la première fois dans Kidal, ville du Nord, occupée par les djihadistes depuis plus d’un an. Ce cantonnement fait suite à  l’accord de paix préliminaire signé par le MNLA et le gouvernement provisoire, le 18 juin dernier, pour la tenue de la présidentielle le 28 juillet. C’’était la condition sine qua non pour la tenue de cette élection qui est un véritable challenge technique pour les autorités. A présent, un autre casse-tête logistique s’y ajoute: le vote des réfugiés et des déplacés internes. «Nous avons toujours vécu harmonieusement avec les musulmans. La tolérance était dans tous les foyers au Mali», dit Aziz Cissé, la voix rauque et un regard perçant assombri par de profondes cernes. «Moi, pasteur, je suis fils d’imam, C’’est dire…», ajoute encore Aziz Cissé. Pasteur, originaire de Gao, ce quarantenaire a fui le Nord-Mali, le 1er avril 2012. Depuis, il vit dans un camp de déplacés à  Niamana, à  une cinquantaine de kilomètres de Bamako. «Ce qui se passe au Mali est très grave. Cette élection, bien que précipitée, pourra peut-être nous sortir de la crise, mais comment voter et oà¹?» La question est posée. Dans ses yeux, une pointe de tristesse et beaucoup d’inquiétude. 400.000 déplacés et réfugiés à  gérer A deux semaines de la présidentielle, la question a de quoi inquiéter. l’armée malienne est entrée dans Kidal, C’’était la condition sine qua non pour la tenue de ces élections. 6 millions d’électeurs sur près de 16 millions d’habitants sont attendus dans 25.000 bureaux de vote le 28 juillet prochain. Le premier tour de ce scrutin se tiendra au 18e jour du mois de ramadan, en pleine saison des pluies. Pour la première fois au Mali, l’établissement des listes électorales se fera sur la base d’un fichier biométrique. Un vrai défi pour le Mali qui traverse une crise sans précédent depuis 2012. A ce défi logistique s’ajoute un autre casse-tête technique: le vote des déplacés internes et des réfugiés qui ont fui le nord du pays, depuis 2012. Près de 400.000 personnes. 174.000 réfugiés ont été recensés par le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA) au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. 200.000 déplacés internes ont quitté Gao, Tombouctou et Kidal pour rejoindre les villes du Sud, principalement la capitale, Bamako. Certains sont recueillis par des proches et des amis, d’autres sont installés dans des camps. Comment pourront-ils voter et oà¹? La question préoccupe. Lire la suite sur http://www.slateafrique.com/314905/presidentielle-mali-comment-feront-les-refugies-pour-voter