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Mali-Libéria : Une coopération à redynamiser

Relancer la coopération économique Mali-Libéria, c'est l'objet de la visite de deux jours du président ATT à  Monrovia. Pour atteindre…

Relancer la coopération économique Mali-Libéria, c’est l’objet de la visite de deux jours du président ATT à  Monrovia. Pour atteindre cet objectif, les deux pays entendent redynamiser leurs relations bilatérales par la réactivation de la commission mixte qui les lie depuis plus de cinquante ans. Selon le site Ouestaf News, la priorité à  l’occasion de ce nouveau départ sera accordée « au commerce et à  la coopération entre les deux pays ». Lors de cette visite éclair, ATT, accompagné de son ministre des Transports, Mr Hamed Diane Séméga, et de celui de l’Industrie et du Commerce, Mme Sangaré Niamoto Ba, a rencontré la présidente libérienne Helen Johnson Sirleaf avec qui il a signé des accords concernant notamment les secteurs de la pêche, du bois et de l’élevage. Monrovia, la capitale du Libéria, avant la guerre civile, était jadis un grand centre d’approvisionnement pour les opérateurs économiques Maliens et un pays d’exportation. Mais la guerre a ralenti les activités économiques et privé le pays des ressources liées à  l’exportation de biens manufacturés. Aujourd’hui, tout le défi est d’attirer à  nouveau les investisseurs et opérateurs, désireux de s’implanter ou de faire commerce avec le Libéria. Aujourd’hui, le Liberia est en pleine reconstruction économique et la réactivation de la commission mixte avec le Mali (mise en place depuis 1960) intervient après la signature au mois de mars 2011 d’un accord avec le Ghana pour promouvoir la recherche agricole dans le pays. Leçon de démocratie Au programme de la visite du chef de l’état, une rencontre avec les diplomates et ambassadeurs en place au Libéria. Au menu des discussions, la crise lybienne, les efforts Du Comité de Paix et de sécurité de l’Union Africaine, pour parvenir à  une solution de paix, mais aussi l’installation de la démocratie dans un pays miné par près de quinze ans de guerre civile. Mais ATT s’est également réjoui des efforts entrepris par le Libéria pour reprendre la main après les années noires. Et l’exemple du Mali, sert à  éclairer, cet un état dirigé aujourd’hui par Ellen Johnson Sirleaf en matière de démocratie sociale . Le Libéria en quelques dates Première nation d’Afrique à  avoir obtenu son indépendance en 1847, le Liberia était entré dans une longue période de prospérité grâce à  des concessions offertes à  des multinationales étrangères (principalement américaines et allemandes) pour l’exploitation des gisements de minerai de fer du pays. En 1971, William Richard Tolbert junior, vice-président depuis 1951, accéda à  la présidence suite à  la mort du président Tubman. La politique économique qu’il mena accrut les clivages entre Américano-Libériens et autochtones. Le 12 avril 1980, le gouvernement de Ture Whig est renversé lors d’un coup d’à‰tat conduit par Samuel Kenyon Doe, un autochtone qui prend le pouvoir. Le président William Richard Tolbert est sauvagement assassiné. Doe instaure rapidement une dictature. En 1989, le National patriotic front of Liberia (NPFL), un groupe de jeunes sous l’autorité de Charles Taylor, s’organise. La révolte gagne rapidement l’ensemble du pays sans rencontrer de résistance sérieuse de la part des forces gouvernementales. Néanmoins, l’avancée est stoppée aux portes de Monrovia. Dans le même temps, les membres de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) décident l’envoi d’une force d’interposition, l’ECOMOG, composée de 4 000 hommes. En 1990, un désaccord au sein du NPFL conduit Prince Johnson à  faire sécession, et à  créer l’Independent National Patriotic Front of Liberia (INPFL) avec un millier de dissidents. Le 9 septembre 1990, le président Doe est assassiné par Prince Johnson lors d’une visite aux troupes de l’ECOMOG. Deux ans plus tard, en 1992, le NPLF tente un nouvel assaut sur Monrovia qui se solde par un échec. La situation s’enlise. Des chefs de guerre créent de nouvelles factions dissidentes. Les tentatives de résolution du conflit par la CEDEAO restent vaines. En 1996, l’ensemble des factions acceptent la tenue d’un vote sous l’égide de la CEDEAO. Le 19 juillet 1997, Charles Taylor est élu président de la République du Libéria avec 75% des voix. La validité de l’élection est mise en doute malgré la présence des nombreux observateurs étrangers dépêchés pour l’occasion par des organisations internationales. En 1998, l’ECOMOG quitte le Libéria. Après le départ de Charles Taylor en 2003, une transition politique sous contrôle étroit de l’ONU est organisée. Le 23 novembre 2005, après deux tours, Mme Ellen Johnson Sirleaf est déclarée vainqueur de l’élection présidentielle avec 59,4 %, contre 40,6 % pour l’ancien footballeur George Weah. Elle devient ainsi la première femme présidente en Afrique. Elle prête serment le 16 janvier de l’année suivante et entre en fonction. Les 15 années de guerre civile quasi ininterrompue ont fait près de 250 000 morts et laissé le pays exsangue. Aujourd’hui, il tente de repartir du bon pied. Le président Touré devait quitter Monrovia pour Freetown o๠il prendra part aux festivités du cinquantenaire de la Sierra Leone.