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Mali-Liberté de presse : la dégringolade !

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le…

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a connu la plus forte chute au niveau mondial selon le dernier classement de RSF. Il a donc perdu 74 places et occupe le 99ème rang. Cette chute est due à  la situation dans laquelle le pays a sombré en 2012. Il s’agit du putsch militaire du 22 marsà  Bamako qui a précipité la prise du nord du pays par les islamistes. Cette situation a exposé les médias à  la censure et aux exactions. De nombreuses radios du Nord ont alors interrompu leurs programmes tandis que plusieurs journalistes, maliens ou étrangers, ont été agressés dans la capitale. Parlant des prédateurs de la liberté d’information dans le monde, le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire a déclaré que “ces prédateurs de la liberté de l’information sont responsables des pires exactions contre les médias et leurs représentants. Leurs actions sont de plus en plus efficaces : 2012 a été une année historiquement violente pour les acteurs de l’information, avec un nombre record de journalistes tués”.La Journée mondiale de la liberté de la presse, instaurée à  l’initiative de Reporters sans frontières, doit être l’occasion de rendre hommage à  tous les journalistes, professionnels et amateurs, qui payent leur engagement de leur vie, leur intégrité physique ou leur liberté, et de dénoncer l’impunité dont bénéficient ces prédateurs.” Pour l’ONG, les agressions et assassinats de journalistes se soldent généralement par une impunité totale des responsables. C’’est pour les prédateurs un encouragement à  poursuivre les violations des droits de l’homme et de la liberté d’information. Par ailleurs, RSF dénonce le silence coupable de la communauté internationale et l’appelle à  ne plus se cacher derrière les intérêts économiques et géopolitiques. Impunité malgré l’existence des mesures de protection Selon RSF, la persistance d’un haut niveau d’impunité ne s’explique pas par l’existence d’un vide juridique. Des normes et des mécanismes existent pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession. La protection des journalistes et autres acteurs médiatiques incombe en premier lieu aux à‰tats comme le rappelle la résolution 1738 relative à  la sécurité des journalistes, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006. Pourtant, les Etats sont trop souvent défaillants, soit par manque de volonté politique de réprimer de telles exactions, soit parce que leur appareil judiciaire est inexistant ou affaibli, soit encore parce que les autorités sont responsables de ces exactions. Au niveau international, la protection juridique des journalistes est également garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Conventions de Genève entre autres textes. A cela s’ajoute la récente publication des Nations unies du Plan d’Action sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Précisons qu’au Mali, des exactions ont été relevées par RSF avant l’intervention militaire de janvier 2013.