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Mali – Ménaka: affrontements entre le MSA et l’EIGS

Des affrontements meurtriers ont eu lieu mardi 8 mars à Tamalat, dans la région de Ménaka entre des terroristes de…

Des affrontements meurtriers ont eu lieu mardi 8 mars à Tamalat, dans la région de Ménaka entre des terroristes de l’Etat Islamique et des combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) faisant un bilan de 4 morts et 2 blessés côté MSA et 3 terroristes tués selon un communiqué publié le même jour par le groupe armé. 

Le MSA qui a  condamné « sans réserve » ces attaques répétitives dont il indique  faire l’objet depuis quelques années par une  «mafia sans foi ni loi » sévissant le long de la frontière nigérienne, a réaffirmé sa volonté de poursuivre sa lutte pour la sécurisation des personnes et de leurs biens. 

Le mouvement a également appelé le gouvernement du Mali à « prendre ses Responsabilités » pour la protection des populations civiles ainsi que les mouvements membres du CSP à « apporter leur appui » dans le cadre de la sécurisation des populations de cette zone.

Selon une source locale, dans la nuit du 9 au  10 mars, les hommes armés de l’EIGS ont pris possession d’un autre village dans la zone dont les civils ont été expulsés, mais les affrontements se sont relativement calmés entre les deux camps.

« Conquête d’espaces »

Depuis leurs combats avec la Katiba Macina en 2020, l’Etat islamique a été repoussé  vers la zone des 3 frontières, menant des combats contre d’autres groupes qui ne sont pas seulement qu’issus du MSA. 

Selon l’analyste sécuritaire Yida Diall, l’annonce du retrait de Barkhane, laisse un vide qui sera occupé soit par les mouvements signataires de l’Accord pour la paix ou l’EI pour le reconquérir et appliquer sa gouvernance.

«Aujourd’hui, quand on prend même la zone des 3 frontières, il est difficile de situer là où l’EI contrôle totalement. Il s’agit donc pour eux de revenir avec force et combattre les groupes qui sont là et reconquérir de l’espace. C’est un combat de conquête d’espaces », analyse-t-il. 

« L’Etat Islamique voit d’un mauvais œil l’emprise du MSA dans la zone pour protéger les populations parce qu’il estime que c’est sa zone. C’est une guerre de positionnement », soutient également un observateur dans la zone.

Selon lui, ces affrontements entre le MSA et l’EI portent un coup à l’opération « Ménaka sans armes », une initiative de patrouilles mixtes organisées depuis par le MSA et les Fama. Une opération qui, affirme-t-il, continue mais a perdu de sa ferveur de début et n’opère que dans la ville de Ménaka et ses alentours.

Mohamed Kenouvi