Mali : opération COM réussie pour le FMI

l'agenda de la visite de Christine Lagarde au Mali, avait plusieurs buts. Rendre le FMI plus sympathique aux Maliens en…

l’agenda de la visite de Christine Lagarde au Mali, avait plusieurs buts. Rendre le FMI plus sympathique aux Maliens en dehors des audiences officielles. Pour cela, les communicateurs du FMI n’ont pas hésité à  concocter un programme qui a pris en compte presque tout le monde : un déjeuner avec les femmes, une visite dans une école et une ferme maraà®chère, un discours au conseil économique, social et culturel. Objectif, aller au plus près des populations des Etats o๠s’implique le FMI, mais aussi se débarrasser de cette réputation de casseuse d’économies africaines. l’ajustement structurel aux oubliettes Pour rappel, cette institution, de Bretton Woods, sœur de la Banque Mondiale, a dans les années 80, été à  l’initiative des fameux plans d’ajustement structurels, qui ont mis à  genoux, plusieurs économies ouest-africaines. Mais le FMI soigne son image. Des fonctionnaires affirment que le FMI a véritablement changé dans sa manière de faire : « Je crois que les Maliens ont compris que le FMI voulait aider ce pays à  sortir de la crise et les populations maliennes ont pu mettre un visage sur l’institution. Je suis contente que les journalistes aient saisi l’occasion face à  la Directrice du FMI pour poser les bonnes questions en étant plus positifs. La visite de Christine Lagarde sert aussi à  consolider notre partenariat avec le FMI. », précise Fily Bouaré Sissoko, ministre de l’économie et des finances du Mali. l’heure est donc à  l’optimisme, à  la reprise avant que le Mali ne présente son nouveau plan de réformes à  l’Assemblée Nationale. Quid des fameux APE ?, s’inquiète un journaliste : « Nous devons d’abord trouver une position commune entre Etats africains avant de signer quoi que ce soit, qui nous serait défavorable », précise Mme Sissoko concernant ces fameux accords de partenariats économique UE ACP. Cela sous le regard bienveillant du FMI… Nouvelle donne Habilitée à  agir dans les périodes post conflits ou post crise économique, le FMI, qui veut se donner un visage plus humain, a plusieurs outils stratégiques et conjoncturels, ainsi que des facilités élargies de crédit. 80 millions de dollars sont prévus pour le Mali sur trois ans: « Le FMI vous devez le savoir, agit après les crises pour appuyer la croissance des économies africaines en redressement, par un soutien financier et une assistance technique et des conseils à  la gestion des finances publiques ». Beau discours sur les lèvres de la présidente du FMI, mais opération de communication certes. Idem en Côte d’Ivoire, o๠Alassane Ouattara, un ancien du FMI, applique les bons préceptes de l’institution après la crise politique ivoirienne. Cela marche ? l’économie ivoirienne accélère à  nouveau ; Sa croissance tire en avant celle de la zone UEMOA, avec un PIB représentant 40% de l’espace. Reprise en 2014 Pour le Mali, Christine Lagarde, apprécie le courage des autorités maliennes, et la détermination du peuple malien à  sortir de la crise. Comment ? Par une amélioration de la bonne gouvernance, des réformes pour améliorer le climat des affaires. Les bonnes pratiques financières, l’investissement dans l’éducation, la santé et les infrastructures. Le FMI se dit aussi sensible à  l’égalité des chances, et mentionne la difficulté de l’accès des femmes au financement, d’o๠ce déjeuner avec 8 femmes maliennes, pour mieux comprendre le problème. Enfin de compte, Christine Lagarde, un sourire aux lèvres, a distillé quelques bons conseils. Accroà®tre l’investissement public, modifier les subventions à  l’énergie, un des facteurs clés de croissance d’un état, le Mali en la matière a du chemin il faut le dire. Mais, il y a des raisons d’espérer avec un taux de croissance compris entre 7et 8% pour 2014. Avec cependant une légère chute annoncée en 2015. En cause, les aléas climatiques et la pluviométrie qui joueront sur les rendements agricoles. Mais le BTP annonce de bonnes perspectives, rassure la ministre de l’économie. En résumé, le Mali est bien parti pour se relever doucement. Les bailleurs et PTF reviennent, étalent certes leurs crédits, mais surtout, il faudra convaincre les investisseurs étrangers de s’intéresser à  nouveau au Mali. Là  est tout le défi des autorités maliennes et des opérateurs du secteur privé.