IdéesÉditos, Idées




Mali : vers une nouvelle gouvernance présidentielle ?

L'époque est chère et courte, celle du positionnement pour entrer dans le gouvernement. Il faut faire vite ! On imagine…

L’époque est chère et courte, celle du positionnement pour entrer dans le gouvernement. Il faut faire vite ! On imagine ceux qui font parvenir des messages au Président ou encore ceux qui avaient disparu, réapparaà®tre dans la messagerie du « Kankelentigui ». Sauf qu’elle doit être bien pleine voire désactivée. Attention, ne devient pas chef d’Etat qui veut en cette République griotique. Et les messages de félicitation continuent. On dit que le président consulte, cherche, écoute, murit sa réflexion avec sagesse. Il est en tout cas avéré que la tâche s’annonce difficile pour IBK qui cristallise beaucoup d’espoir. O๠commence la nouvelle gouvernance ?  » Dans la manière de gérer l’administration, répond un consultant politique.  » Le président devra non seulement incarner l’autorité d’Etat mais aussi changer toute la gouvernance d’Etat et les vieilles pratiques démocratiques ». Pour Yaya Traoré, membre de la diaspora : « si IBK succombe à  la forte volonté des maliens d’avoir un gouvernement de jeunes visages, il lui faudra impérativement de bons conseillers politiques, directeurs de cabinet, chefs de cabinet ou secrétaires généraux expérimentés à  la présidence ». Fini le laxisme au sommet de l’Etat ? Ce laxisme, dont on a tant parlé sous ATT n’était-il pas une autre façon de gouverner ? Avec IBK, qu’est-ce qui va changer ?  » La fonction de chef d’Etat est à  réincarner, à  réinventer même… ATT avait en son temps désacralisé la fonction, en se rendant dans toutes sortes de cérémonies o๠ses ministres pouvaient très bien se rendre », commente ce journaliste. Fini le temps des poses de première à  tout va ou des cérémonies de lavage de main au savon avec les enfants ? Il est certain qu’avec IBK, les choses seront beaucoup plus recadrées :  » Nous sortons d’une crise et le pays doit se reconstruire. Il est impensable de tomber dans un folklore quotidien. Les Maliens eux-mêmes ne veulent plus de cela ! », comment ce diplomate en poste à  Bamako. « IBK devra aussi s’affranchir de la tutelle des militaires et des religieux au risque de mécontenter le peuple », s’inquiète cet enseignant. Alors, que devra être la présidence d’IBK ? Le secret autour des consultations pour nommer le gouvernement donne déjà  le ton. Plus de supputations, ni de rumeurs, IBK n’aurait rien promis à  personne et le moment venu, la liste tant attendue sera rendue publique, à  l’attention de tous et des médias… A la cour constitutionnelle de proclamer désormais !