Malick SENE, Haut conseil national de lutte contre le Sida :«L’État doit s’assumer»

Le HCNLS est l'acteur majeur de la lutte contre le sida au Mali. Mais il est peu connu du publiC'……

Le HCNLS est l’acteur majeur de la lutte contre le sida au Mali. Mais il est peu connu du publiC’… Le Haut conseil national de lutte contre le Sida est né de la volonté commune exprimée en 2001 par les chefs d’à‰tat africains de faire de la lutte contre la pandémie une priorité et une responsabilité personnelle. Le chef de l’à‰tat a alors décidé de créer cette structure qui lui est directement rattachée et a la charge de coordonner la réponse nationale à  ce fléau. Le HCNLS sert de courroie entre les acteurs sur le terrain, qu’ils soient publics ou privés, et les partenaires techniques du Mali. Parlant de ces partenaires, on pense au Fonds mondial. Quelles sont vos relations aujourd’hui, après la crise de 2012 ? Comme vous le savez, nous avons connu d’énormes difficultés depuis 2012. Notre partenaire financier le plus important avait suspendu sa coopération avec le Mali et donc avec notre structure. Des questions de gouvernance avaient été soulevées alors même que nous avions les meilleurs résultats parmi les bénéficiaires de ce Fonds, avec une note A. Des enquêtes ont été menées et leurs résultats contradictoires nous ont fait nous déplacer à  Genève pour les récuser et défendre notre structure. La procédure nous a finalement blanchi et en septembre 2014, le patron du Fonds est venu au Mali et a présenté des excuses. Aujourd’hui, nous avons repris notre travail mais les données ont changé. Cette crise a eu de graves conséquences sur la lutte qui commençait à  avoir des retombées, avec la chute du taux de prévalence à  1,1% en 2010 contre 1,7% en 2001. Les acteurs ont été confrontés à  de graves difficultés et des dizaines d’entre eux ont cessé d’exister, faute de financement. Avec les conséquences pour les milliers de malades qui n’ont plus reçu l’aide thérapeutique dont ils ont impérativement besoin. Aujourd’hui, le monde se fixe comme objectif « zéro transmission ». Le Mali peut-il y aspirer ? Oui, si nous nous prenons en main. Le Fonds mondial est revenu mais avec des appuis bien en deçà  du niveau précédent, soit 29% pour 2016 et cela doit descendre à  27% en 2017. Aujourd’hui, les contributions nationales maliennes, à‰tat et privés compris, ne couvrent que 20% des besoins. Hors, le gap, il faut le combler, parce que les malades ont besoin de leurs médicaments. Nous avons décrété la gratuité, et maintenant l’à‰tat doit s’assumer. Un mois de rupture de stock des antirétroviraux et une résistance s’installe, il faut changer de pallier et donc dépenser plus cher pour la prise en charge. Il faut un Fonds national pour faire face à  nos responsabilités vis-à -vis des malades.